Le nucléaire s’invite dans l’offre culturelle locale


Fin 2019, début 2020 – Scènes culturelles sarthoises

Surtout dernièrement, les travers du nucléaire civil et militaire se sont assez souvent invités dans l’offre culturelle locale.

Nous avons souvent chroniqué ces rendez-vous et/ou reproduit le pitch de chacun de ces spectacles aux registres divers et variés. Et parfois seulement relayé ces rendez-vous en rubrique — événement — sur la page d’accueil de ce site, sans, hélas, qu’il en reste forcément une trace, leur programmation passée. Nous vous proposons une rétrospective non exhaustive de ces créations hors du champ militant (quoique), porteuses — ou pas — d’un autre récit, d’un autre chant.

Le théâtre de la Bertoche, lui aussi, s’est emparé du sujet. La troupe travaille actuellement sur les textes de La Supplication : Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse, de Svetlana Alexievitch [1] et devrait présenter son travail au public (sauf pandémie prolongée…) en mai [2], trente-quatre ans après la catastrophe.

Sonate en triOhm [3] (musique)

Cette sonate écrite par Laurent Durupt, interprétée par l’Ensemble Cénoman du Mans, a été présentée à la salle EVE (Scène universitaire du Mans), le samedi 15 février 2020, dans le cadre de la Semaine du développement durable, à l’université du Mans. Compulser le programme, c’est là : .

L’Ensemble Cénoman est composé de Lionel Le Fournis, Clarissa Severo de Borba et Jean-Christophe Garnier aux percussions et de Benoît Courribet au traitement informatique.

Présentation d’EVE : Laurent Durupt écrit cette sonate pour trois percussionnistes en 2011, peu après l’accident nucléaire de Fukushima. Il s’agit d’une réflexion sur l’électricité, sa nature polluante et sa dangerosité mais aussi les infinies possibilités de création artistique qu’elle autorise. Les trois percussionnistes, au milieu d’un ensemble en forme de sigle nucléaire, parcourent en sept mouvements les rapports possibles entre électronique et monde instrumental. La courbe dynamique de l’œuvre entière est celle d’une onde sinusoïdale commune au monde musical et au monde électrique.

Présent à cette soirée, le compositeur Laurent Durupt s’est prêté aux échanges avec le public sur le contexte concomitant à l’écriture de cette sonate (Fukushima 11/3/2011), l’impact sur son travail, ses motivations, la construction et la composition musicale, et, avec l’Ensemble Cénoman, le travail (très technique !) d’interprétation (plus de deux années de travail).

Sadako, la petite fille qui aimait courir (théâtre)

À son tour, le week-end des 18 et 19 janvier, le Théâtre du Passeur proposait trois représentations du conte musical de la compagnie (sarthoise) la Fière allure intitulée : Sadako, la petite fille qui aimait courir. Ce spectacle était déjà passé à Malicorne, au musée de la faïence et de la céramique, fin septembre 2019. Nous vous en avions parlé sur ce site et publié parallèlement l’article-interview de Yasmine Bargache dans la revue Sortir du nucléaire consacré à ce spectacle et au travail de cette compagnie, c’est ici : . On vous invite évidemment à prendre plus amplement connaissance avec sa démarche et bien sûr, avec ou sans enfants, d’aller goûter cette tragique mais belle histoire qui — on l’espère — ne manquera pas de repasser en Sarthe.

Compagnie la Fière allure. Auteur : Yasmine Bargache. Avec : Yasmine Bargache et Christine Chardonnier. Mise en scène : Edwige Bage. Costumière : Elisabeth Giordano. Facebook : La fièreallure,compagnie de théâtre.

Conte musical adapté (par Yasmine Bargache) de l’histoire vraie de Sadako Sasaki, née à Hiroshima en 1943 et victime de la première bombe atomique lâchée sur cette ville le 6 août 1945 (non pour épargner des vies de GIs mais pour en imposer à l’Union soviétique et à toutes les nations) !

Espiègle et douée pour la course de relais, c’est une enfant qui donne de l’élan aux autres. À 12 ans, la leucémie causée par les radiations d’une bombe cyniquement baptisée « Little Boy » la rattrape. Son frère la familiarise avec une légende japonaise selon laquelle si elle plie mille grues en papier en un an, son vœu se réalisera. Celui de guérir s’impose ! Elle s’atèle à ce combat avec opiniâtreté tout en apprenant de la solidarité qu’on lui manifeste. Cependant, la faucheuse l’emporte avant d’en avoir terminé.

Par empathie et résilience, ses amis vont poursuivre son objectif avec l’idée d’ériger un monument en sa mémoire. Aujourd’hui encore, la statue de Sadako à Hiroshima est honorée chaque année par des dizaines de milliers de grues venues du monde entier.

Aux deux voix des narratrices se mêlent celles des instruments incarnant une variété de personnages, d’éléments, d’oiseaux… interprétés par un admirable duo.

Ce parcours initiatique parsemé de drôlerie et de sagesse est une formidable invitation à l’espoir, à la fraternité et la paix.

Ces représentations étaient aussi, hélas, les mêmes jours et heures que le Festival Nature et environnement à Moncé-en-Belin où nous étions invités et  présents pour échanger autour d’une table de presse, c’est ici : . Cependant, le 8 mars, à Conlie,, nous avons  enfin  pu savourer cette paire complémentaire dans un conte-réalité mêlant drame et espoir qu’on reverra volontiers çà et là en Sarthe et probablement en invité de l’ICAN et Abolition des armes nucléaires, Maison de vigilance, le 27 juin, à Dijon (sauf perturbations prolongées des calendriers, dues au Covid-19 ).

Le Théâtre du Passeur, 88 rue de la Rivière, 72000 Le Mans. Tél. 02 43 76 65 82 — Courriel ; theatredupasseur@orange.fr — URL : http://www.theatredupasseur.fr.

Ils n’ont rien vu…

Ils n’ont rien vu… à Hiroshima évidemment. Avec une seule date à l’affiche du théâtre des Quinconces (vendredi 17 janvier 2020), cette représentation restera unique — dans les deux acceptions du terme.

Générique. Chorégraphie : Thomas Lebrun (de la CCN de Tours) ; interprétations : Maxime Camo, Raphaël Cottin, Anne-Emmanuelle Deroo, Karima El Amrani, Akiko Kajihara, Anne-Sophie Lancelin, Matthieu Patarozzi, Léa Scher, Yohann Têté ; musiques : Georges Delerue, Giovanni Fusco, Hibari Misora… création : Boro Rieko Koga (expo à l’Espal en 2014); création lumière : Françoise Michel ; création son : Mélodie Souquet ; création costumes : Jeanne Guellaff.

Présentation par les Quinconces-l’Espal. Thomas Lebrun revient avec Ils n’ont rien vu. S’inspirant librement du film Hiroshima mon amour de Marguerite Duras et Alain Resnais, cette pièce chorégraphique empreinte de culture japonaise interroge la transformation et l’effacement de la mémoire. Pour nourrir leur travail autour de cette création, le chorégraphe et ses danseurs se sont rendus au Japon pour une immersion dans la ville et des rencontres avec les témoins du bombardement d’Hiroshima. Quelle mémoire est gardée d’une telle catastrophe ? Aujourd’hui, dans un déferlement d’images mondialisées, de chaos en tout genre, comment se remémorer l’impact de ces basculements et en nourrir notre rapport au monde ? Précise et envoûtante par ses rythmes et ses choralités, cette nouvelle pièce nous invite à un voyage intérieur.

La pièce se termine par un extrait du témoignage d’Orimen Shigeko, survivante de la bombe atomique : « La guerre ne nous apporte que misère et détresse. Il faut bien réfléchir à ses conséquences. Il ne faut plus jamais faire la guerre. Il faut abandonner toutes les armes nucléaires et ne plus en fabriquer. C’est notre responsabilité de préserver et de protéger la paix dont nous profitons aujourd’hui. »  Loin, donc, des rodomontades entre Trump et Poutine affairés à dénoncer des traités déjà transgressés. Loin du « je te tiens, tu me tiens par la barbichette » entre l’Amérique et l’Iran et de la course éperdue et mortifère d’un Kim Jong-un en quête d’une reconnaissance internationale. Loin, enfin, d’un Macron qui non seulement snobe le TIAN mais en plus augmente d’année en année la part allouée aux armes nucléaires (4,7 milliards d’euros de dépenses publiques cette année, 6 dans trois ans) alors même que les capacités médicales du pays sont exsangues. L’horloge de l’Apocalypse, elle, annonce 100 secondes avant minuit ! Sur Hiroshima, nous avions publié cette carte postale de deux de nos sympathisants, c’est là : .

Théâtre des Quinconces, 4 place des Jacobins, 72000 Le Mans. Tél. 02 43 50 21 50. URL : https://www.quinconces-espal.com.

Zvizdal [Tchernobyl – si loin si proche]

Ce spectacle de théâtre-vidéo et décor-animation par maquette rétro-projeté a été proposé trois fois, les mercredi 13, jeudi 14 et vendredi 15 novembre 2019, au théâtre des Quinconces du Mans (durée : 1 h 15 mn). Disposition inclusive oblige, les spectateurs étaient de part et d’autre de l’écran (photo), à la fois sur la scène et quelque part dans la scène. Oubliée la salle, la jauge était forcément réduite. D’où une programmation étirée, mais à guichet fermé durant trois jours.

Présentation des Quinconces : Au travers d’un format original entre vidéo et théâtre d’objets, le groupe Berlin propose le portrait filmique de deux personnes vivant dans une ville fantôme. Une histoire de solitude et de survie, dans le monde paysan de l’Ukraine post-Tchernobyl…

Pétro et Nadia sont nés à Zvizdal et y ont toujours vécu. Le couple a refusé d’être évacué. Il a préféré rester dans son village, dans sa maison. Tout le monde est parti, tous les amis, toutes les connaissances. Seules leurs maisons pillées attestent encore de la vitalité d’antan. Entre 2011 et 2016, le Groupe BERLIN les suit afin de pouvoir brosser leur portrait. Comment supporter cet isolement infini ? Comment vivre au milieu des radiations ? Zvizdal est un portrait profond et émouvant de la solitude, de la survie, de la pauvreté, de l’espoir et de l’amour entre deux personnes.

Huis clos d’une double solitude appairée par une catastrophe, intériorisée, indicible. L’accident en lui-même n’est guère traité mais bien sous-jacent, latent, ténu, longanime. Bien qu’ouverts aux échanges et avisés de la complexité de la psychologie humaine et de la technicité du nucléaire, on aurait aimé un temps d’échange interactif entre les réalisateurs et le public après le spectacle.

Théâtre des Quinconces, 4 place des Jacobins, 72000 Le Mans. Tél. 02 43 50 21 50. URL : https://www.quinconces-espal.com.

La bombe (BD)

Les inconditionnel·le·s du « neuvième art » d’ici et de partout la savent incontournable. Jeudi 12 mars (2020) la librairie Bulle organisait une séance de dédicaces avec Denis Rodier (illustrateur) et Laurent-Frédéric Bollée [4], co-scénariste avec Didier Alcante (qui lui était absent) du roman graphique LA BOMBEEd. Glénat. Passionnant, et extrêmement documenté, sous cette forme très accessible (sauf son coût : 39 €), cette « incroyable histoire vraie de l’arme la plus effroyable jamais créée » en fait un livre de référence sur la diachronie de la bombe atomique de 1933 à 1945.

Pitch :  « Le 6 août 1945, une bombe atomique ravage Hiroshima. Des dizaines de milliers de personnes sont instantanément pulvérisées. Et le monde entier découvre, horrifié, l’existence de la bombe atomique, première arme de destruction massive. Mais dans quel contexte, comment et par qui cet instrument de mort a-t-il pu être développé ? Véritable saga de 450 pages, ce roman graphique raconte les coulisses et les personnages clés de cet événement historique qui, en 2020, commémore son 75e anniversaire.»

Cet événement a eu lieu à l’Espace Bis, au 18 rue Saint-Martin, espace connexe à la librairie Bulle, 13 rue de la Barillerie, au Mans. Tél. 02 43 28 06 23. Contact : contact@libbulle.com Adresse URL : www.librairie-bulle.fr.

En juillet et août 2014, SdN 72 avait participé (une journée) avec une table de presse à l’exposition « L’écologie à travers le dessin d’humour et la BD », proposée par la Biocoop Le Fenouil de Sargé avec une sélection de livres proposés par la librairie Bulle, c’est là . Sur nos étals, vous pourrez aussi trouver cette autre livre graphique (sorti en 2016) intitulé «Franckushima par Géraud Bournet (Lutopiquant Editions)  au titre « Valise » qui annonce bien la couleur : 20 €. Pour le commander, c’est là : .

Ludwig Von 88, le retour des antinucs à l’Oasis (musique)

Le groupe mythique Ludwig Von 88 a fait son retour à la scène en 2019. Le 5 octobre 2019, il était au Mans (avec Outrage en première partie), à l’Oasis. Nous connaissons plus particulièrement ce groupe et l’ex-Manceau Charlu pour son album exclusivement consacré à l’arme nucléaire intitulé Hiroshima (réédité en 2016). Le 5, aucun des six titres dudit album n’étaient au programme des Ludwig, mais les inconditionnels ont pu goûter les vingt nouveaux morceaux de l’opus, sorti la quinzaine suivante, intitulé : Vingt chansons optimistes pour en finir avec le futur. On retient la plage 8 : Atomik Monik et Nucléaire Jean-Pierre

Nous avions consacré un long post à ce groupe, nous vous invitons bien évidemment à le consulter, c’est là :  et plus particulièrement d’écouter cette singulière et atypique production des cinq titres de son répertoire résolument anti-atomicides.

45° sans eau : jonglerie atomique (théâtre)

Son titre ne l’annonçait pas d’emblée, mais « 45° sans eau » était bel et bien — aussi — un spectacle antinucléaire sympa et sans équivoque sur cette ombrageuse et pour tout dire irresponsable option énergétique. Pour la septième édition de son festival d’arts de la rue — Île en été —, MoulinSart et la Compagnie KL le reproposait le dimanche 19 août 2018, à Fillé-sur-Sarthe ! Notre flash back, c’est ici : .

Dans sa démarche et ses spectacles, la Cie KL invite à s’éveiller soi et se réveiller ensemble. À sortir de notre léthargie « en réveillant le cœur même de l’Homme, en lui impulsant de nouveaux battements ou en bousculant les pulsations assoupies » pour, dit-elle, « sortir du brouillard ». Bingo !

Wang Li et Yom : Picnic in Tchernobyl

Wang Li à la guimbarde et à la flûte à calebasse, Yom aux clarinettes (genre Klezmer). Le vendredi 20 novembre 2015, le« 26e Festival Changé d’air » proposait ce duo au centre Rabelais de Changé (72) qui avait choisi la Chine pour thème. La soirée s’inscrivait également dans « La semaine de solidarité internationale » organisée par le Collectif pour une Terre plus humaine.

Nous connaissions cette paire avant ce concert pour son unique album en commun : Green apocalypse et son titre éponyme et aussi les titres Electric 1 — Electric 2… Végétal love…

Yom se produit aussi seul et/ou avec le groupe Rabitt. En solo ou en collectif, nous lui connaissons aussi Picnic in Tchernobyl qu’il reprend occasionnellement avec Wang Li.

En solo, Wang Li  a aussi été du programme du festival de l’Epau, le 30 mai 2015, en spectacle pour jeune public, sous le chapiteau du « Magic Mirrors ».

Ces deux musiciens qui s’intéressent visiblement à notre sujet méritent bien de votre intérêt. Pour en savoir un peu plus, c’est là : .

MOX 1380, par la Compagnie Pascoli (Danse)

Mox 1380 compagnie PascoliLa chorégraphie est évidemment inspirée des désastreux événements nucléaires militaires et civil du Japon (Hiroshima, Nagasaki, Fukushima) qui ont, là plus qu’ailleurs, jalonnés, voire façonnés son histoire contemporaine. Le Mox évoqué par le titre de cette chorégraphie étant le combustible du réacteur n° 3 de la centrale nucléaire de Fukushima, fourni par… la France (à l’époque l’Hexagone en stockait 1380 tonnes).

Chorégraphie d’Anne-Marie Pascoli de la compagnie grenobloise éponyme, interprétée par Akiko Kajihara, accompagnée par le percussionniste et arrangeur Alain Lafuente.

Ce spectacle de danse a été proposé à cinq reprises sur les scènes mancelles. D’abord par la Cie et studio Marie Lenfant de la rue des Fontenelles (n° 35 bis) au Mans, les 20, 21 et 22 mars 2013, c’est ici : . Les deux dernières, à l’espace EVE de l’université remontent aux 10 et 11 décembre 2014, c’est là : .

Présentation empruntée à la Cie : « Un personnage en fil de soie est au cœur de ce témoignage. Son kimono déposé sur le sol, pièce par pièce, raconte l’inexorable infligé à la culture japonaise par les désastres nucléaires, l’extrême fragilité du vivant et du monde dont il faut sans tarder apprendre à prendre soin. »

Il était plaisant d’entendre rembobiner « ce fil de soie » et sa sous-jacente « trame » nucléaire dans les travées de fauteuils et dans le hall d’entrée, à l’issue de cette performance.

Puisque l’on est dans les récap’s artistiques, passons à de plus anciennes et/ou différentes propositions.

No go zone (photographie)

Le huitième art (photo) lui non plus n’a pas oublié l’item nucléaire. En 2016, à Fillé, le festival Les Photographiques nous avait proposé l’exposition No go zone, de Carlos Ayesta et Guillaume Bression, sur Fukushima (Japon) et leurs allers-retours in-situ entre 2011 et 2014, c’est là : .

Les résistants de Sein

Plus récemment, en 2019, pour ce même festival, le photographe Christophe Hargoues exposait à la médiathèque Louise-Michel d’Allonnes Les résistants (à EDF) de Sein (l’île). La relation de cause à effet est expliquée ici : .

La route du lithium

En novembre de cette même année, sur le thème de « l’itinérance » le festival photo de l’Épau nous a aussi proposé « La route du lithium » du photographe Slovène Matjaz Krivic (Word Press Photo Award 2016). Cette terre rare (parfois exagérément adjacente à nos propositions alternatives) suscite de féroces convoitises chez les industriels allant du numérique aux « nouvelles » mobilités en passant par les EnR.

Nippon 2011

Plus en arrière, en octobre 2012, SdN 72 avait évoqué l’interview du photographe sarthois Frédérick Carnet pour l’émission sur France Inter « Un temps de Pauchon » consacré à son exposition Nippon 2011 à la Librairie Photographique, à Paris, après son retour d’un périple à vélo au Japon et a Fukushima peu après la catastrophe de mars 2011, c’est ici : . En janvier 2013, nous l’avions invité à témoigner et présenter son travail pour clore l’exposition Areva au Niger à la médiathèque Louise-Michel d’Allonnes, c’est là : . Enfin, nous l’avions aussi suivi pour une exposition au prieuré Saint-Julien de Saint-Marceau en septembre 2013, c’est encore là : .

Marion Tivital (peinture, et +)

C’est peut-être ici que nous allons être le moins exhaustif vu la pléthore d’expositions proposées et qui nous ont peut-être échappées.

Pour sa 26e édition, le festival Puls’Art (manifestation internationale d’art contemporain sur Le Mans et Le Mans Métropole) nous avait présenté Marion Tivital et ses intrigants univers industriels minéralisés, déshumanisés… voire nucléaires, à l’hôtel de ville du Mans, du 5 avril au 8 juin 2019,  c’est ici : .

Carlotta

Carlotta expo 25 oct 2013Cette artiste dépeint un monde onirique voire fantastique. Mais son expression exprime aussi ses «doutes face à notre monde qui change si vite et pas toujours en bien » et sur « l’avenir de notre planète». Exposée à l’hôtel de ville du Mans du 25 octobre 2013 au 4 janvier 2014, chacun·e a pu s’imaginer ce que l’artiste a voulu suggérer en intitulant un tableau « Prémonition », daté de 2011, figurant des baigneurs sur un horizon peuplé de réacteurs nucléaires…

Auparavant, elle avait déjà exposé pour Puls’Art à la MJC du Ronceray et dans bien d’autres lieux du département, l’Orne… Pour un aperçu de son univers, ses angoisses (?)… c’est ici : .

Le Cracking Art Group

Renzo-Nucara-2.jpgDe ce collectif cosmopolite, composé des artistes William Sweetlove, Marco Veronese et Renzo Nucara (et d’autres), les Sarthois connaissent surtout leurs escargots, grenouilles, suricates géants et flashy exposés en extérieur (mur derrière la cathédrale par exemple) dont quelques-uns, depuis, restent un peu partout dans la ville. Mais Renzo Nucara et le Cracking Art Group ont aussi exposé en intérieur à la collégiale Saint-Pierre-la-Cour du Mans avec des compositions visant à interpeller et r-éveiller les consciences sur les périls écologiques menaçant la planète, dont — entre autres — l’arme atomique, c’est ici : .

Friedensreich Hundertwasser

De cet artiste majeur et hors norme, nous n’avons encore rien dit, écrit, produit… Autrichien d’origine, l’artiste fantasque — peintre, architecte, lithographe, sérigraphe, illustrateur de timbres — et activiste aux engagements multiples — dont celui contre l’utilisation et la production de l’énergie nucléaire civile et militaire — est de partout et de nulle part. On le retrouve opposant à la centrale nucléaire de Zwentendorf (photo), construite mais qui n’a jamais « divergé » autrement que dans un référendum, le 5 novembre 1978, mettant un terme à sa carrière avant même sa mise en route, contre les déchets radioactifs, ou encore contre les Pershing II dans les années 1983 [5]. Mais, il a bien aussi été un Percheron intermittent. Hôte de la commune de Saint-Jean-de-la-Forêt (Forêt-Nocé aujourd’hui, dans l’Orne, au lieudit la Picaudière) [6]. Ce touche-à-tout a aussi, toute sa vie durant, défendu les arbres jusqu’à en faire planter mille sur la commune qui en était dépourvue (malgré son nom). Inventeur, co-inventeur, usurpateur (?) des maisons à toits végétalisés, des toilettes-humus, fantasque trublion, il a aussi produit des affiches pour Ralh Nader (1928-2000), célèbre défenseur des consommateurs, naturaliste, antinucléaire, plusieurs fois candidat aux élections présidentielles des E.-U. De l’espèce qui enlumine la vie (avec quelques bémols quand même) !

Le musée des beaux-arts et de la dentelle (Cour carrée de la dentelle) d’Alençon lui avait rendu un hommage (posthume) à l’été 2001.

Tchernobyl tremblement (installation : photos, vidéo, son…)

Alors que le mouvement nucléaire français étirait une chaîne humaine de soixante mille manifestants (dont des Sarthois, c’est ici : ) sur 230 km dans la vallée du Rhône, le 11 mars 2012 (la date correspond à la première commémoration du second plus grave accident nucléaire de la planète), au pavillon du parc Théodore-Monod [7] crépitait des productions photos-audios-vidéos de Jean-François Devillers et Grégory David, tous deux compositeurs de musique et artistes numériques (Sarthois). Une installation intitulée Tchernobyl tremblement proposée dans le cadre du festival les Photographiques de 2012 (du 10 mars au 1er avril). Notre présentation est là : .

Le chant du Monde de Jean Lurçat (tapisserie, peinture…)

On ne pouvait terminer sans rappeler l’emblématique peintre cartonnier Jean Lurçat (1892-1966). Pour son immense œuvre, bien sûr, mais surtout pour l’ensemble des tapisseries composant ­Le chant du Monde, dénonçant l’horreur nucléaire militaire (photo), mais pas que, exposées à Angers, dans un musée qui lui est entièrement dédié. Nous lui avons consacré une copieuse page que vous pouvez retrouver ici : .


[1] Svetlana Alexievitch, écrivaine, journaliste, prix Nobel de littérature 2015 pour La fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement (2013). Généralement plus connue pour son travail de compilation-restitution de témoignages et de la mémoire des « liquidateurs » de la catastrophe de Tchernobyl.

[2] L’état d’urgence sanitaire décrété pour juguler la pandémie du Covid-19 pourra évidemment en décider tout autrement. Le Théâtre de la Bertoche, 219 rue de la Bertinière, au Mans. Ouvrir l’URL : http://labertoche.fr/. Cette scène de poche avait proposé La maison Renard début mars, c’est ici : .

[3] TriOhm : Tri pour trio et Ohm pour l’unité SI de résistance électrique (symbole Ω).

[4] LFB est un lointain neveu des deux Amédée Bollée père et fils, et Léon Bollée, pionniers de l’automobile, et d’un encore plus lointain ancêtre, Ernest-Sylvain Bollée (1814-1891), précurseur en matière de « turbine à vent » (dite éolienne Bollée). C’est là : .

[5]  Friedensreich (Hundertwasser), partie de son pseudo qu’il adopte en 1960, signifie : Royaume de paix.

[6] Maison qu’il acquiert vers ses trente ans et conservera longtemps, à 52 km de la place de la Rép’ du Mans, une vingtaine de La Ferté-Bernard et de Mamers).

[7] Du nom d’un antinucléaire doublé d’un antimilitariste forcené et constant. Nous lui avions consacré un article, ici : .


Les crédits des photos, affiches… sont répertoriés en bas de page des chroniques et annonces d’événements que nous avons porté à votre connaissance et quelque part, on l’espère, promu.