SdN 72 en invité du Festival Nature et Environnement, à Moncé


Vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 janvier 2020 – Au centre socioculturel Val’Rhonne, à Moncé-en-Belin

Invité de l’association Grain de sable et pomme de pin (GSPP [1], cf. logo sur photo ci-dessous), organisatrice du 7e Festival Nature et Environnement, SdN 72 y a été présent trois jours durant. Sans doute y a t-on dit pis que pendre du nucléaire (civil et militaire) en général et français en particulier. De son passif, de son actif et de l’éternel futur reliquat à venir (armes, démantèlement des centrales, réacteurs et sous-marins, déchets…). Mais aussi envisagé et inventorié les enthousiasmantes perspectives pour en sortir.

Retour sur le 7e Festival Nature et Environnement de Moncé

Individuellement, nous étions tous passés à un ou plusieurs des six premiers rendez-vous du festival. Cette année, notre association y était invitée, et au travers d’elle, le puits sans fond des problèmes du nucléaire civil et militaire qu’elle dénonce. Visiblement, et fort heureusement, les berceuses communicantes d’EDF, de l’État et du lobby nucléaire ne font pas recette dans tout les cerveaux.

Avec cette septième édition, le festival a encore pris de la surface, au propre comme au figuré. D’abord, avec deux nouvelles salles dédiées : le dojo (d’ordinaire salle de danse) où s’est lové le forum associatif d’organisations sarthoises de protection de l’environnement, dont SdN 72, SNE (à laquelle on adhère, ainsi qu’à GSPP), le CRPD… [2] et la rotonde de l’école élémentaire pour les expos photos, essentiellement animalières. Ensuite, avec une diversification des animations qu’on a hélas insuffisamment goûtées, ne pouvant être à la fois au four et au moulin (sauf en soirée).

Retrouver l’intégralité du riche programme des trois jours (films, diaporamas, expositions, conférences et débats, animations, stands, associations, participants, invités, partenaires…) ici : .

Tout change et rien ne change

En ce début d’année morose, avec en toile de fond le récent fiasco de la COP 25, l’adoption prochaine d’une Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) dépourvue d’ambition, d’une convention citoyenne pour le climat (et autres précédentes consultations présentielles) finalement recadrée, de la confirmation d’une volonté de construire six nouveaux EPR, les optimistes retiendront le formidable anniversaire de la victoire citoyenne, vingt ans plus tôt, de la population du nord-est de la Mayenne et du nord-ouest de la Sarthe qui avait empêché un « laboratoire », copie conforme du projet CIGéo de Bure, sous le mont Rochard (massif des Avaloirs), à Izé, à une douzaine de kilomètres de Sillé-le-Guillaume. Site qui — ironie de l’histoire — sera sujet à un tremblement de terre de 3,4 sur l’échelle de Richter, douze ans plus tard… c’est là : . À Moncé (cf. déviation en note [1]) comme à Izé, il n’y a que les combats qu’on ne mène pas qui sont perdus d’avance.

Brève immersion

Quant à nous, notre présence s’est concrétisée par une proposition de documentation via notre table de presse complétée de porteurs et porteuses d’informations et/ou vecteurs d’échanges, souvent autour de la carte de l’emprise nucléaire en France (cf. photo, à droite).

Si l’état du parc nucléaire français, ses coûts, son vieillissement, son renouvellement nous préoccupe, nous avons pu constater que ce sentiment était largement partagé. Les nouvelles consommations générées par la généralisation numérique et les nouvelles mobilités (voitures électriques et/ou autonomes, vélos, trottinettes, gyropodes, skates) inquiètent aussi nos interlocuteurs. Tant par l’accroissement de la demande électrique que par la capacité des renouvelables à y répondre. Mais nous avons pu le vérifier, beaucoup (particuliers ou couples, âgés souvent) ont déjà entamé leur propre mutation énergétique et sont tout à leur bonheur de le partager : qui un chauffe eau solaire, qui une surface photovoltaïque, qui une isolation extérieure, qui une pompe à chaleur, souvent accompagné d’un message successoral comme pour s’excuser de l’incommensurable legs de nos générations à leurs descendants.

Rencontres

C’est aussi une rencontre improbable avec une Biélorusse, originaire du sud, de Kpachoe (désolé, je ne parle ni le biélorusse ni le russe) vivant en France, sa famille étant restée au pays, à moins d’une quarantaine de kilomètres de Tchernobyl, au nord de l’Ukraine. Elle n’a pas vécu l’accident mais n’en demeure pas moins impactée indirectement via sa famille et des amis qu’elle visite régulièrement. Certains travaillent dans la santé et mesurent encore l’impact sanitaire sur la population trente-quatre ans plus tard. Ce monde marche sur la tête ! C’est désormais cette même Biélorussie qui inquiète sa voisine balte de Lituanie. Et on la comprend. Sans avoir respecté le nouveau « stress test » (post Fukushima) de résistance de sûreté, elle vient en effet de mettre en route le premier réacteur (de technologie russe) de sa centrale nucléaire d’Astravets (dans le nord).

Moncé, c’est aussi son enclavement entre deux postes du réseau de transport d’électricité (RTE, filiale à 100 % d’EDF), Arnage et les Quintes, à Laigné-en-Belin, et sa triple ligne THT de 400 000 volts qui dessert la Bretagne (tout l’Ouest en réalité) et la Touraine. Une énorme balafre dans le paysage qu’oublient volontiers les antiéoliennes, une vulnérabilité incommensurable de par la centralisation des pôles de production et d’émissions électromagnétiques permanentes. Des lignes THT de 400 000 volts sur lesquelles les bureaux d’étude de Garczynski (autre belle rencontre) auraient un temps planché pour les gonfler à 700 000 volts [3] !

Bon, il faut conclure…

Pour tout ÇA et le reste, on remercie chaleureusement — sans aucun impact sur le réchauffement climatique — l’association Grain de sable et pomme de pin, pour cette première invitation [4].

Puisqu’on te le dit !

Pour détendre l’atmosphère, on vous propose une petite chanson arrivée d’on ne sait où, via internet (via J. T. aussi), pendant la rédaction de ce post, composée et interprétée par feu Castelhemis (Philippe Laboudigue, 1948-2013) dont le titre n’est autre que Les centrales, à écouter en cliquant ici : .


Association Grain de sable et pomme de pin. Courriel : contact@gspp.asso.st Site internet de l‘association : http://gspp.asso.st ou directement en cliquant ici : .


[1] L’association GSPP a pour but de défendre l’environnement, les espaces naturels, le cadre de vie des habitants et de promouvoir le développement durable. Elle est née en juin 2008 à Moncé-en-Belin (72), à la suite d’une volonté politique de créer une déviation à 2 x 2 voies entre Arnage et Ponthibault, pouvant éventuellement desservir avantageusement une nouvelle carrière de sable vers « la Butte-du-Vieux-Mans » et vice et versa. Ladite déviation sera déclarée d’utilité publique fin octobre 2008 par le préfet et aussitôt attaquée par des recours de particuliers, des sociétés et des associations (dont GSPP sur des bases environnementalistes) près le tribunal administratif de Nantes, qui annulera l’arrêté. Décision qui sera confortée en cour d’appel et en cassation suite à l’appel du conseil général puis du pourvoi du département.

Sorte de vigie locale, l’association GSPP fait une observation fine et permanente de ce qui se passe en matière d’environnement sur son territoire. Si nécessaire, elle y met son grain de sel, voire son grain de sable si les choses évoluent fâcheusement. Elle intervient aussi dans les écoles, et depuis sept ans, elle confirme son engagement résolument naturaliste en organisant notamment le susdit festival… Plus d’infos, ici .

[2] SNE, Sarthe Nature Environnement ; CRPD, Comité départemental de randonnée pédestre de la Sarthe ; LPO, Ligue de protection des oiseaux ; GSO, Groupement sarthois d’ornithologie ; GDSA, Groupement de défense sanitaire apicole ; SCIRPE, Société pour la reconnaissance, le respect et la protection de l’environnement ; Association de randonneurs de Mulsanne, etc. (cf. lien programme plus haut). Pas moins de onze associations en tout.

[3] Avec une quarantaine d’autres entreprises, Garczynski a participé à la construction de la ligne THT Cotentin-Maine, bâtie pour l’EPR de Flamanville (163 km de long, 320 pylônes) mise en service en 2013, alors qu’au mieux, l’EPR n’y sera raccordé qu’à la fin 2022.

[4] En 2021, le 8e Festival Nature et Environnement se tiendra les 22, 23 et 24 janvier, soit, le week-end suivant les dates indiquées (par erreur) sur le programme 2020.


Visuel : association Grain de sable et pomme de pinPhotos : SdN 72. Cliquer sur les visuels pour les agrandir.