Nantes, le 13 mars 2021 – Dix ans de Fukushima, plus jamais ça ! Arrêt du nucléaire civil et militaire


Le 13 mars 2021 – Nantes, Pays de la Loire, Grand Ouest…

Nous étions de 200 à 650 participant·e·s au plus fort de la manifestation de ce samedi 13 mars à Nantes pour commémorer les dix ans de l’accident nucléaire de Fukushima [1], pour l’arrêt du nucléaire civil et militaire.

Si votre intérêt s’émoustille subitement et que vous disposez d’un temps de disponibilité, nous vous suggérons la lecture du tract infra, qui développe ces idées.

On n’est pas des Rémi 

De la fête : une petite quinzaine de Sarthois·e·s de SdN 72, de Greenpeace et des encartés. Certain·e·s mêlé·e·s à la soixantaine de Ligérien·e·s glanée par le bus affrété  par le collectif La Loire à Zéro nucléaire. Un bus parti d’Orléans qu’avaient rejoint de bon matin les courageux et courageuses militant·e·s de Belleville-sur-Loire et Dampierre-en-Burly, en amont de la Loire. Le Loiret et les haltes à  Saint-Laurent-Nouan/Blois, Tours/Chinon, Angers (ralliée par des Sarthois·e·s) finiront de remplir le susdit bus..

Plus de 35 collectifs, mouvements, partis et associations appelaient à cette manifestation. Vous les retrouverez en bas de cet article. Le Grand Ouest se rassemblait aussi à Rouen (plus de 200 manifestants). Rien qu’en France, vingt-cinq autres événements étaient programmés ce même jour, c’est ici : . Bien sûr, cette « fortune » de l’atome a été commémorée ailleurs, en Europe et sur tous les continents.

D’autres avaient aussi rappelé ce désastre dans le courant de la semaine. Au Mans, par exemple. Une douzaine de militant·e·s de SdN 72 ont battu le pavé, interpellé et échangé avec les chalands, place de la République, l’après-midi du mercredi 10 mars, c’est là : .

Restitution subjective

D’entrée, le vent, qu’on apprécie pour son énergie, a durablement compliqué l’exposition des propositions de documentations de l’ensemble des kiosquiers abrités sous une demi-douzaine de stands passablement chahutés par le kornog. Remercions au passage tous les bénévoles qui les ont installé de bon matin et tous ceux qui ont organisé et œuvré pour le bon déroulement de cette journée.

Malgré le froid, la pluie, le vent, l’esprit enjoué, convivial et paladin des participant·e·s a permis de surmonter les affres de la météo. Et l’ambiance est restée de mise grâce aux musiciens, aux chants repris en groupe, au dynamisme folâtre de l’école de samba, sans compter la fantaisie des pancartes des uns et des autres et les impromptus sur l’enfouissement des déchets nucléaire, l’eau (douce, de mer, de consommation) « enrichie » au tritium (cf. photos et vidéo)… Autant de moments intenses que vous pourrez découvrir ou redécouvrir sur la courte captation vidéo (durée : moins de cinq minutes) de cet événement par François Nicolas, c’est là : .

Deux bémols. La participation, bien sûre, et une déambulation [2], « autorisée » mais adroitement invisibilisée, « blackblocboulée »… centrifugée à l’écart du centre-ville par la  préfecture. La pandémie réfrène évidemment, aussi,  bon nombre de nos partisans. Mais surtout… les très nombreuses et sérieuses atteintes à l’État de droit et aux libertés fondamentales prises ces dernières années cumulées à plusieurs dispositions liberticides (récentes ou encore en débat) brident aussi les plus frileux [3]. L’érosion de notre mouvement [4] et son « siphonnage » par une préoccupation presque exclusivement climatique (bien légitime) reste aussi à instruire.

Les signataires de l’appel à ce rassemblement-manifestation

ACEVE | Attac 44 | Bure Stop 55 | Cedra | Collectif antinucléaire Ouest | Collectif Loire  Vienne Zéro nucléaire | Collectif Stop EPR Ni à Penly Ni Ailleurs | Comité Bure en Retz | Echo Echanges | EELV Pays de la Loire | Ensemble ! 44 | Fakir Nantes | FAN Bretagne | Greenpeace Nantes | LFI 44 | Moine et Sèvre pour l’Avenir | NDDL Poursuivre Ensemble | NPA 44 | Plogoff mémoire d’une lutte / Réseau Sortir du nucléaire | Rezé à Gauche Toute | Solidaires 44 | Sortir du nucléaire Cornouaille | SDN Pays de Saint-Malo | SDN Berry Giennois Puisaye | SDN Pays nantais | SDN 49 | SDN 72 | SDN 79 | Stop EPR Ni à Penly ni ailleurs | Stop nucléaire 56 Trawalc’h | UCL Nantes


Notes

[1] Sous l’emprise des nucléocrates, souvent relayés par les médias mainstream, la doxa a surtout retenu la date du séisme de magnitude 9 et du tsunami, le 11 mars, avec ses conséquences en vies humaines (18 000 morts et disparus). Le prolongement de ce double cataclysme « naturel » s’est poursuivi les jours suivants par un désastre industriel et écologique avec la fusion des cœurs des réacteurs 1, 2 et 3 (entre 3 et 77 heures après le tsunami). Puis, les vapeurs d’hydrogène provoqueront l’explosion des bâtiments des réacteurs : le 12 mars, celui du réacteur n° 1 ; le 14, c’est au tour de celui du réacteur n° 3 ; le 15, celui du réacteur n° 2. La dernière explosion et l’incendie impacteront le bâtiment de la piscine d’entreposage du réacteur n° 4. Outre les « liquidateurs », le véritable bilan sanitaire et humain des dispersions radiologiques, des évacuations, d’une alimentation contaminée, de lieux de vie et de travail irradiés, se fera dans plusieurs décennies, si même cette information est libre un jour.

[2] Une boucle, partant du parc des Chantiers, sur l’île de Nantes, empruntant le pont Anne-de-Bretagne, le quai de la Fosse et le quai André-Morice, le pont Général-Audibert, et retour par une rue piétonne au parc des Chantiers. 

[3] Projet de loi Sécurité globale (déjà adoptée le 24 novembre 2020 par l’Assemblée nationale, au Sénat du 16 au 18 mars sur la base des propositions de sa commission des lois), projet de loi « Confortant les principes de la République », décrets élargissant le fichage politique, récentes attaques contre les libertés académiques… La multiplication des outils d’identification et de contrôle des populations s’affirme dangereusement et de manière politiquement décomplexée. Aussi l’ouverture à la privatisation de la sécurité. Probable que ces mesures iront crescendo au prétexte d’olympiades sécurisées en 2024 à Paris. Et après ?

[4] De moins en moins de zéros (derrière les chiffres) ! Zéro ! L’on ne parle pas d’aptitude humaine ici mais de la capacité des humains à s’unir en nombre pour peser sur des orientations majeures. Les mobilisations étaient très puissantes en France dans les années 70-80. Aussi dans l’Ouest, avec Plogoff, Erdeven, Le Carnet, Le Pellerin… Nous étions 8 000 à Nantes en avril 2005 (le 23) pour la fresque humaine « Le nucléaire tue l’avenir. Sortons-en ! », c’est ici : . Nous étions encore 40 000 manifestants à Rennes le 17 mars 2007, c’est là : . 30 000 à Cherbourg le 15 avril 2006 contre l’EPR de Flamanville, c’est encore là : . Les fortes mobilisations ont décru à la suite, Laval, Ernée, Chinon, Flamanville, Saint-Lô… (ces derniers rendez-vous sont aussi sur notre site, via Rechercher).


Photos : SdN 72. Tract : collectif signataire.