Mi-juin 2025 – Bassins de la Loire, France, international
Jupiter (dieu de la terre et du ciel… dans la mythologie) est au chevet des océans, à Nice, du 9 au 13 juin, pour la Troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan [1]. À raison évidemment ! La besogne est d’ampleur : risques submersifs ; protection des ressources halieutiques, extractivisme des fonds ; intérêts stratégiques ; pollutions multiples ; espèces invasives… Pourtant !
Au bout du bout, il n’y aura aucune mesure contraignante ! Et le nucléaire y est délibérément ignoré !
En effet, on y parlera peu — voire pas du tout — de la poursuite des rejets massifs dans le Pacifique des eaux de refroidissement fortement chargées en tritium de la centrale de Fukushima, de ces mêmes déversements constants (de tritium) dans le raz Blanchard, en Manche, par la Centre de retraitement de La Hague, ni de ceux du CEA Valduc [2] ; des déchets nucléaires longtemps et irresponsablement déversés et/ou basculés — sur pas moins de 80 sites — par 14 pays dans les eaux internationales de l’Atlantique et du Pacifique ; par huit pays européens (Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, France, Pays-Bas, Italie, Suède et Suisse) en Mer Océane (Atlantique), à 600 km au large de Nantes, notamment [3], aussi dans le Golf de Gascogne, voire même, en Manche, dans la fosse des Casquets, à 15 km au N-O du cap de La Hague (par le Royaume-Uni et la Belgique), de l’inquiétante élévation du niveau des mers pour le fonctionnement des centrales nucléaires côtières (ni des sécheresses pour les centrales refroidies par des cours d’eau) ; des préjudiciables dispersions de radionucléïdes suite aux essais nucléaires dans l’atmosphère, sur terre, en mer, sur les océans eux-mêmes, pour les populations et le vivant… Ni des rejets permanents d’eaux réchauffées, mêlées d’effluents chimiques et radioactifs — dûment autorisés — des centrales en circuits ouverts (25) et/ou fermés (30) qui polluent les rivières, les fleuves et in fine les mers et les océans.
« Ne rien jeter, ne rien vider : ici commence la mer » recommandent et instruisent à bon droit certains trottoirs et chaussées de nos territoires devant leurs grilles et plaques d’égouts et autres avaloirs (eaux pluviales souvent non traitées en station d’épuration). Le civisme et son antipode productiviste : le cynisme ! Quand les opérateurs de l’industrie nucléaire française — EDF, ORANO, CEA, ANDRA, COGEMA… — se conformeront-ils à ce précepte marqué du bon sens ?
Le collectif Loire Vienne Zéro nucléaire (auquel SdN 72 a le plaisir d’appartenir) planche depuis plusieurs années sur ce bien commun qu’est l’eau, douce ou salée, et de son altération par l’industrie nucléaire. Il a déjà produit plusieurs articles et documents sur le sujet (infra). Sa dernière production, fruit d’un travail collectif, mais aussi évidemment d’individus plus impliqués sur ce thème (que toutes et tous en soient remercié·e·s), est ci-dessous. Emparez-vous de ce flyer, faites-le circuler, discutez-en avec vos amis, interlocuteurs, contradicteurs, il ne laissera personne indifférent.
Ce tract est également disponible via ce lien : ▶.
Nous vous conseillons vivement, aussi, les compléments d’information proposés par le groupe Sortir du Nucléaire Berry-Giennois-Puisaye, ici : ▶.
Sur ce site, nous avions déjà consacré un article sur cette ressource essentielle qu’est l’eau, c’est lài : ▶.
Notes
[1] UNOC3, coorganisée par la France et le Costa Rica.
[2] Commissariat à l’Énergie atomique et aux énergies alternatives. Mais d’abord, centre de fabrication, d’entretien et de modernisation des trois cents têtes nucléaires de la force de frappe française (voire anglaises), à Salives (Côte-d’Or), à 45 km au N-O de Dijon. La centrale nucléaire de Civaux (Vienne, deux réacteurs), dans le périmètre de notre collectif LVZn (supra), est promise à la production de tritium pour ces armes de destruction massive.
[3] On apprend — opportunément… — qu’une mission scientifique menée, entre autres, par le CNRS et l’Ifremer va tenter de localiser et de mesurer l’impact des 200 000 fûts remplis de déchets radioactifs jetés, entre 1950 et 1990 dans l’océan Atlantique (par 6 000 m de fond), à 600 km à l’ouest de la Loire-Atlantique, sur une zone de 14 000 km2, par huit États européens exploitant l’énergie nucléaire (cf. Courrier de l’Ouest du 28/05/2025 et/ou Ouest France daté du 29 , c’est là : ▶). Une pollution estimée (sinon sous-estimée) à 36 péta becquerels (300 fois moins que les rejets de Tchernobyl).
Photo : SdN 72. Tract : LVZn.