Vœu (moins disant) sur les passages de déchets nucléaires au Mans


Jeudi 21 mars 2013  Le Mans 

dess-convoi-dre-des-emploi-crsSuite au passage et de son stationnement la nuit en gare de triage du Mans d’un convoi de déchets nucléaires (le 16 janvier 2013, c’est là : ) une motion demandant au maire d’interdire de nouveaux passages des ces matières sensibles sera ajoutée à l’ordre du jour du conseil municipal de la ville du Mans de ce jeudi soir.

Après maintes tergiversations dans la majorité municipale (du PS mais aussi du PC), Yves Ollivier conseiller municipal EÉ-LV décroche un vœu : enjoignant le préfet d’informer le maire en cas de nouvelles traversées du département par ce genre de convoi, mais il reste interdit de communication sur le sujet (ils devront aussi être programmés en dehors des périodes de transport de passagers). La montagne a certes accouchée d’une souris, mais ici, la noria des transports nucléaires a bien été mise en évidence et soumise à l’appréciation de chacun.

L’intervention de Yves Ollivier :

Monsieur le Maire, chers collègues,

Pourquoi ce vœu ?

Le 16 janvier dernier, un train de déchets nucléaires en provenance d’Italie emprunte un nouvel itinéraire pour rejoindre la gare de Valognes, dans la Manche, afin de livrer sa cargaison à l’usine Areva de La Hague. Comme d‘habitude, ce transport dangereux s’effectue dans le plus grand secret.

Le 16 janvier au matin, j’ai pu constater que ce train était à l’arrêt au bout de la gare de triage, à 100 mètres du passage à niveau de la Foucaudière, et à à peine 100 mètres des habitations de la rue Denis-Papin. Deux agents de la police ferroviaire et trois agents de la police nationale assuraient sa surveillance depuis la rue de la Foucaudière. Après avoir interrogé le cabinet du maire, j’ai appris que notre collectivité n’en avait pas été informée.
Pourtant,  ce convoi contenait des déchets hautement radioactifs provenant du démantèlement de centrales nucléaires d’Italie.

Le 22 janvier dernier, un train transportant lui aussi des déchets radioactifs en provenance de la centrale nucléaire de Tricastin déraille en gare de Saint-Rambert-d’Albon, dans la Drôme, prouvant une semaine plus tard qu’un accident grave est toujours possible. Sans tomber dans le scénario catastrophe, ce problème aurait pu aussi bien survenir en gare du Mans le 16 janvier en plein trafic ferroviaire matinal.

Le transport de déchets nucléaires est un transport à risque, mais, comme à leur habitude, les autorités et l’industrie nucléaire ont fait le choix du secret et de l’opacité, tenant les élus, les cheminots et les riverains dans l’ignorance la plus totale.

Au sein de ce conseil, je le sais, nos opinions sur l’industrie nucléaire sont divergentes, mais nous ne pouvons pas accepter le silence imposé par l’État sur ce transport de matières hautement dangereuses. Nous  sommes tous des élus de la République et à ce titre, le maire de notre collectivité doit être informé du passage de ces convois.

C’est le sens de ce vœu minimum que nous, élus écologistes, voterons sans réserve. Merci !


Dans sa version numérisée, le journal Le Maine-Libre ne propose qu’un petit article ce rapportant à cette séance du Conseil Municipal, c’est là : .


Illustration : extraite du n° 2013 de Bure : Stop !