La ligne THT Cotentin-Maine achevée attendra longtemps encore ses 400 000 volts


Jeudi 2 mai 2013 THT  Cotentin-Maine

Malgré une très forte contestation, une mobilisation de plusieurs mois, des manifestations multiples, des recours en justice, et… la répression, les interrogatoires et gardes à vues, les procès, dont notre copine Annick Philippe et quatre autres militants semble-t’il pris au hasard qui passeront en jugement le 11 juillet 2013 (c’est là : ), ce mardi 2 mai 2013, la ligne à très haute tension (THT) Cotentin-Maine, d’une capacité de 400 000 volts, est malgré tout mise en service, après seize mois de travaux, soit une avance de plusieurs mois sur le calendrier prévu.

tht-pylone ph-y-olivierLes actions symboliques et les entraves diverses, les recours juridiques (ex. : pour excès de pouvoir devant le Conseil d’État, rejeté le 12 avril) n’auront pas enrayé la construction d’un pylône tous les 400 mètres, soit 414 en tout, 4 000 km de câblage sur 163 km, quatre départements traversés de la Manche à la Mayenne, dont 64 communes entre Saint-Sébastien-de-Raids (Manche) et Beaulieu-sur-Oudon (Mayenne), à 110 km du Mans, et 343 millions d’euros.

Se targuant de concertation (4 000 réunions !), RTE, Réseau de transport d’électricité enfreindra de nombreuses fois le droit des propriétaires et riverains. Lui-même transgressif, comment justifier que RTE se portera partie civile et réclamera des dommages et intérêts s’élevant à 20 000 €  lors du procès du « Club des cinq » ?
http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Ligne-THT-Cotentin-Maine.-Le-courant-passe-depuis-ce-jeudi-matin_40771-2188723-pere-bno_filDMA.Ht

Cette nouvelle ligne THT devra transporter le courant produit par l’EPR de Flamanville (Manche) qui a pris plus de trois ans de retard (désormais prévu opérationnel en 2016) et plus que triplé son budget initial. L’électricité transportée par la ligne peut venir de la vallée de la Loire, des centrales de la région parisienne, etc., et suprême alibi : « Aider la Bretagne à passer les hivers », celle-là même qui avait bouté le nucléaire du Pellerin, du Carnet et de Plogoff…

On apprendra, tardivement, que la société mancelle et champagnéenne, Garczinsky, en était probablement le maître d’ouvrage…


Crédit photo : Yves Ollivier.