Le 2 février 2021… et 1 et 2 et 3 convois de combustible nucléaire vers Flamanville !


Mardi 2 février – Le Mans, Sarthe

Un coup j’te vois, un coup j’te vois pas 

Après une pause de près de deux mois, le trafic du combustible neuf pour l’EPR de Flamanville a repris, alors que cet uranium enrichi ne pourra être chargé dans la cuve du réacteur que d’ici un an et demi à deux ans, au mieux. Si même il démarre un jour, vu les contrefaçons des matériels et équipements de ce nouveau réacteur avant sa mise en route.

Ce troisième convoi [1] de deux camions est parti lundi 1er février, entre 6 h 45 et 7 heures, depuis l’usine Framatome [2] de Romans-sur-Isère, dans le sud-est de la France (près de Valence) en empruntant l’autoroute Valence-Lyon pour rejoindre la centrale de Flamanville (Manche) et son EPR. De Romans, deux itinéraires sont plus particulièrement possibles et vraisemblables pour ces transports hors normes : l’un empruntant l’autoroute Valence – Lyon, puis contournant Paris au nord ou au sud, et l’autre passant éventuellement par la Sarthe, empruntant également l’A7 Valence – Lyon, mais virant à l’ouest vers Saint-Etienne (avant la capitale des Gaules), puis Clermont-Ferrand, Tours, Le Mans, Caen, avec des variantes possibles évidemment…

D’après des sources « autorisées », cette dernière option, avec un acheminement sur deux jours et une pause de nuit à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux-Nouans semblait la plus probable [3]. Cependant, en fin d’après midi, aucun mouvement n’y était pourtant détecté. SdN 72 exercera néanmoins une vigie de plus de trois heures le mardi matin sur un pont de cet itinéraire par l’A 28.

Au jeu du chat et de la souris

Au final, le convoi serait passé par Orléans, puis serait remonté vers Saclay, au sud sud-ouest de Paris, pour y stationner la nuit durant sur le site nucléaire de Saclay, exploité par le Commissariat à l’énergie atomique et (marginalement) aux énergies alternatives (CEA). Il en est reparti le mardi en début d’après midi avec l’arrivée à Flamanville, vers 20 heures (après le couvre-feu de… 18 heures). Soit une stratégie d’évitement à peine feinte sachant que deux comités d’accueil attendaient ce convoi place de l’Église de Virandeville (par le Crilan, Greenpeace, le Crepan FNE, EÉ-LV, l’Acro et des membres de la CLI de Flamanville) puis ensuite au port de Diélette (voisin de la centrale) par le GAMA  et le Collectif antinucléaire Ouest (CAN-O, cf. photo) et de mettre délibérément ses militants en infraction et d’en réduire l’effectif et l’impact. Mais c’était mal présumer de l’opiniâtreté d’une partie de ces militant·e·s !

Au total, par convois de deux camions avec leur traine mortifère, pas moins d’une quinzaine de transferts de combustible est planifiée (sauf aléas). Rendre apparente cette lourde, précipitée et insécure logistique au yeux de l’opinion est une volonté de l’ensemble du mouvement antinucléaire. Pour réaliser cet objectif, plusieurs appels à vigilance sont mis en place, retenez entre autres celui du Collectif antinucléaire Ouest (dont SdN 72 est membre), c’est là : . Le Can-Ouest appelle aussi chacun à exprimer son opposition à la livraison de ce combustible n’importe où il se trouve en France en se déclarant point de vigilance EPR auprès du Collectif antinucléaire Ouest au 07 68 35 03 38 ou (pour la Sarthe 06 45 30 74 66) 06 08 71 79 61 / 06 84 14 58 87) ou par mail : transports@can-ouest.org.


Notes

[1] Deux premiers transports ont déjà eu lieu : le lundi 26 octobre 2020 et les 7 et 8 décembre 2020. Nous étions intervenus en lanceur d’alerte la veille sur le parcours possible du premier convoi, c’est ici : et le lendemain. Nous l’avions raté de peu, mais un militant de Greenpeace Sarthe l’avait cependant photographié. Il s’avérera ensuite que ledit convoi était un leurre et que le vrai convoi était passé au nord de Paris. La restitution de ce récit est là : .

[2] Où Framatome fabrique les assemblages de combustibles d’uranium enrichi pour les réacteurs dans son unité n° 63, dont les 241 destinés à l’EPR de Flamanville.

[3] Une pause nocturne induit un « refuge sécurisé » du convoi : site nucléaire, camp militaire… éloigné d’un centre urbain important.


Photos : Gama et CAN-Ouest (au port de Diélette à Treauville). Illustrations : Greenpeace, Réseau Sortir du nucléaire.