Martial sur TV5 Monde : « Sortir du nucléaire, oui, mais comment ? »


Dimanche 16 août 2015 — TV5 Monde, Francophonie

Coprésident de SDN 72 et administrateur du Réseau Sortir du nucléaire, Martial Château est de plus en plus souvent interviewé ou entendu (par exemple, là :  [Assemblée Nationale] ou ici :  [au Sénat]) pour cette structure nationale (mais aussi locale). Pour le Réseau, il est intervenu en tant que « Grand témoin » le dimanche 16 août 2015 (à partir de 18 h 30), dans l’émission 64’ Le Monde en français sur la chaine TV5 Monde (1), dans la rubrique « Grand Angle ». Titre choisi par la rédaction : « Sortir du nucléaire, oui, mais comment ? ».

Martial sur tv5monde 16/8/16Interrogé par le présentateur sur la situation mondiale du nucléaire, en référence à la parution récente du rapport  WNISR (2),  dix minutes durant, Martial va remettre la pendule à l’heure (de l’horloge atomique, forcément !) sur l’industrie nucléaire internationale. Rien de nouveau pour les plus informés mais de quoi revisiter l’abondante désinformation sur le sujet déversée par les technocrates de l’atome dans les médias et souvent relayée par eux (le traitement de ce sujet a plutôt bien évolué du côté des documentaires).

Pointée, la relative marginalité du nucléaire comparée à la globalité des autres sources énergétiques dans le monde (2,6 %) et 10 % de l’électricité produite aujourd’hui contre 17 % dans les années 90 et l’exception française : 75 %. A contrario, l’ascension de son coût quand celui des renouvelables baisse.Illust jusqu_ici_tout_va_bien Un déclin de cette énergie dans le monde malgré la soumission des politiques et des gouvernements aux lobbies nucléaires auxquels l’industrie et l’économie de ces pays sont assujetties. En cause également, son extrême dangerosité tant civile que militaire (ce dernier n’est pas abordé dans le sujet), voire encore l’incapacité et l’incurie des pouvoirs publics à protéger les populations en cas d’accident. On vous laisse découvrir !

Pour voir ou revoir l’intégralité de l’émission directement sur le site du Réseau Sortir du nucléaire, c’est là : ?. Ou sur le site de TV5 Monde, ici : ?.

Glissée au beau milieu de cet entretien, une corrosive animation vidéo de la RTBF, surdosée d’ironie belgifiante ! Et une démonstration de probabilités proprement désarmantes. Passée l’évocation de l’accident de la centrale nucléaire de Lucens en 1969 (3), en off, une voix malicieuse commente l’absence de catastrophe à la très vieille centrale nucléaire suisse de Mühleberg, comme une garantie de fiabilité, mais on en devine une issue tragique (4). Une ressucée pince-sans-rire de l’infortuné qui s’est jeté du haut d’un immeuble et qui se répète à chaque étage : « Jusqu’ici, tout va bien ! ». On vous laisse goûter, ou pas !

La vieillesse (des centrales) est un naufrage et nous n’avons nulle envie de sombrer avec le bateau. À Chinon, Fessenheim, Doel, Beznau ou Mühleberg, halte à l’acharnement thérapeutique ! Hâtons-nous prestement vers la sortie du nucléaire, vraiment ! «  Il y a le feu au lac.  »


(1) TV5 Monde est une chaîne de télévision internationale, francophone, d’information en continu.

(2) Le World Nuclear Industry Status Report 2015.

(3) Tout petit réacteur suisse de 6 MW stoppé net par la fusion partielle du cœur. Accident classé au niveau 4 sur les 7 de l’échelle Ines. 

(4) La centrale de Mühleberg (exploitée par BKW FMB Energie SA) est située dans le nord du canton de Berne, à 15 km en aval de la ville du même nom et à 70 au nord-est de Lausanne. Sa cuve est réputée fissurée. Un problème plus que récurrent puisqu’on le retrouve également à Doel 3 en Belgique (8000 microfissures) et aujourd’hui même sur la cuve flambant neuve du tout nouveau EPR de Flamanville (pour ne citer que quelques exemples) et dont Areva savait la « porosité » depuis neuf ans ! Mühleberg devrait fermer en 2019. Son unique réacteur à eau bouillante (REB), identique à celui de Fukushima Daïchi, est d’une puissance d’environ 335 MWe. Il est refroidi par les eaux de l’Aar (à retenir pour vos mots croisés).

Mise en service en 1972, ce n’est pourtant pas la doyenne des centrales nucléaires encore en service au monde. Ce titre revient à celle de Beznau 1, autre passoire helvète (refroidie elle aussi par l’Aar). Sa résistance à un séisme est aussi fortement décriée. La « divergence » de celle-ci (mise en service) remonte à 1969, trois ans avant celle de Mühleberg ! La précédente doyenne était la centrale britannique d’Oldbury, fermée fin février 2012 (mais il reste à la démanteler ! ).


Photo : capture d’écran de TV5 Monde. Illustration : logo de la Coordination anti-nucléaire 84.