Jeûne et indignation pour quatre Sarthois.es à Paris


Du mercredi 6 août au samedi 9 août 2014 — à Paris

Cette année encore, une soixantaine de militant-e-s contre l’arme nucléaire ont jeûné symboliquement quatre jours durant à Paris, entre le 6 et le 9 août, en souvenir des victimes des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki (1)  et de toutes les victimes des deux mille essais nucléaires dans le monde depuis 1945. Une centaine de jeûneurs en tout sur l’ensemble des villes française et étrangères, Dijon-Valduc, Saintes, Le Havre, Le Bar, Dampierre, Uzerche, mais aussi à l’étranger à Büchel (Allemagne) et à Burghfield (Royaume-Uni) ou des actions étaient conjointement menées. Les grévistes souhaitaient aussi, d’une part, que la France s’engage dans le désarmement nucléaire et prenne des initiatives pour une Europe sans armes nucléaires, et, d’autre part, que la communauté internationale décide d’un traité d’interdiction des armes nucléaires. L’action était organisée par Armes Nucléaires Stop, La Maison de Vigilance et le Réseau Sortir du nucléaire, avec le soutien de la Mairie de Paris-2e (maire EÉ-LV), ICAN-France (Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires) et Non-violence XXIe.

Hiroshima-champs-de-mars-2-2014Hiroshima-champs-de-mars-1-2014Nouveau cette année : le collectif des « Indignés de l’arme nucléaire » avait appelé à un campement citoyen (2) devant le ministère de la défense, à Paris, au niveau du 231 du boulevard Saint-Germain, le mercredi 6 août. Une cinquantaine de militant-e-s, dont quatre Sarthois-es (et parmi eux, certain.e.s de SDN 72), ont investi l’entrée du ministère, monté quelques tentes sur les trottoirs et déambulé avec les jeûneurs sur le Champ-de-Mars à Paris (cf. captures d’écran), au pied du mur de la Paix (mémorial dédié aux victimes des guerres), ou s’y sont allongés (die In), voire aux alentours de la pyramide du Louvre. Le siège de l’OMS et du ministère de la santé se sont également retrouvés « entravés » quelque temps.

Tous ont dénoncé la possession par la France de plusieurs centaines de têtes nucléaires et sa contradiction avec sa signature du traité de non-prolifération tout en  poursuivant la modernisation de son armement nucléaire (le missile M51 et le « traité Teutates » par exemple). La France y consacre chaque année plus de 6 milliards d’euros.

Le collectif propose d’ores et déjà un rendez-vous, l’année prochaine… devant l’Élysée.

Bien évidemment, au Japon, des dizaines de milliers de hibakusha (survivants), des enfants et parents de victimes, autorités gouvernementales et délégations étrangères, se sont recueillies à Hiroshima pour commémorer ce tragique 69e anniversaire.

Bien des municipalités s’associent à cet événement (supra). Saintes notamment (3) est connue à l’étranger comme l’une des villes françaises les plus engagées en faveur du désarmement nucléaire. Elle adhère depuis 2008 au mouvement « Maires pour la Paix » (Mayors for Peace), présidé par le maire d’Hiroshima et qui rassemble aujourd’hui plus de 6 000 villes dans plus de 150 pays. Le maire du Mans J-C Boulard — qui s’est abstenu, à raison, de faire sonner le tocsin le 3 août 2014 pour la commémoration du centenaire du début de la guerre 14-18, préférant, nous a t-il dit, commémorer l’armistice — ferait bien de s’en souvenir en 2015, soixante-dixième anniversaire du carnage nucléaire. L’adhésion de la ville à l’association « Maires pour la Paix » serait bienvenue, mais qu’en pense J-C Boulard, voire, aussi, les 375 autres maires du département ?


Sites internet de l’événement : Vigilance Hiroshima Nagasaki :  — Sortir du Nucléaire :  — Les indignés : — La vidéos de l’action, par Les Désobéissants : .

Le reportage de Libération, ici : .


(1) Macabre décompte : 140 000 et 70 000 dans les premiers jours qui ont suivit les impacts et bien plus dans les décennies suivantes…

(2) Pour les participants à cette manifestation, la veille, une formation à l’action directe non-violente gratuite avait été organisée au gymnase Jean-Dame (17 rue Leopold Bellan, 75002 Paris). Pour des formations de ce type : Rémi : remi@desobeir.net

(3) Cette ville adhère également à « Abolition 2000 », le réseau mondial d’ONG et de municipalités visant à libérer la planète du danger nucléaire. Depuis 2001, elle célèbre la Journée du désarmement nucléaire (JDN) en allumant la flamme du désarmement nucléaire au pied de deux arbres baptisés Hiroshima et Nagasaki. En 2004, 2006, 2008, Saintes a accueilli les 1re, 2e et 3e Rencontres internationales pour le désarmement nucléaire, biologique et chimique (RID-NBC). En 2009, Saintes et Saint-Pierre-d’Oléron ont accueilli la Marche mondiale pour la paix et la non-violence et la flamme d’Hiroshima, qui parcourt le monde. Saintes héberge également le siège social d’Action des citoyens pour le désarmement nucléaire (ACDN).


Crédits photos : captures d’écrans.