Entretien avec la députée PS Françoise Dubois (1er circonscription de la Sarthe)


Vendredi 23 mai 2014, 10 h 30 — Le Mans

Entretien avec Francoise Dubois 1La rencontre avec Françoise Dubois, députée PS de la 1re circonscription de la Sarthe, devait avoir lieu le vendredi 25 avril, à sa permanence, 84 bis rue Montoise, au Mans. La date avait été reportée pour cause de conseil communautaire (et si nous étions désobligeants, nous dirions aussi pour cause de cumul de mandats), au vendredi 23 mai.

Au parlement, elle est membre de la « Commission d’enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d’exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l’électricité nucléaire ». Nous souhaitions évidemment la rencontrer à ce titre. Cette commission est composée de trente députés, son président est François Brottes (groupe SRC, Socialiste, républicain et citoyen, comme F. Dubois) et le rapporteur Denis Baupin (EÉ-LV).

Sans évidemment oublier le reste de la problématique, nous avons centré notre intervention sur les coûts cachés du nucléaire autres que le démantèlement des centrales, la gestion des déchets, etc., devenus aujourd’hui plus évidents, au profit des frais médicaux, transports, coût de la présence policière…

Ci-dessous, vous trouverez quelques notes que nous avons communiqué à la presse.

Communiqué de Sortir du nucléaire 72

A notre demande, Mme Dubois, députée membre de la commission d’enquête parlementaire sur les coûts de la filière nucléaire, a reçu quatre membres de notre association, vendredi matin 13 mai, en présence de son assistant parlementaire.

Nous avons exprimé notre inquiétude suite aux recentes déclarations devant cette commission de Mme S. Royale, ministre de l’écologie, de l’énergie et du développement durable, à savoir :

« Je ne pense pas que nous pourrons sortir du nucléaire…. car c’est un choix d’Etat. »

Mme la Députée nous a précisé que Mme la Ministre avait aussi réaffirmé le choix gouvernemental de réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique, ajoutant que la fermeture de réacteurs n’était pas simple et que l’Allemagne le faisait en important de l’électricité française. 

Nous avons, en s’appuyant sur les bilans du Réseau de transport électrique, indiqué que cette dernière affirmation était fausse et qu’en réalité, c’est l’inverse qui se produit, l’Allemagne exporte de l’électricité vers la France !

Nous avons dénoncé l’éventuelle prolongation à quarante ans et plus des réacteurs qui :

  • coûterait jusqu’à 4 milliards d’euros par réacteur et il y a 58 réacteurs !
  • contriburait à augmenter le volume de déchets dont on ne sait que faire,
  • augmenterait le risque d’accident majeur aux conséquences humaines et économiques désastreuses.

Nous avons insisté sur les coûts cachés de la filière nucléaire :

  • maladies (cancers, crises cardiaques, allergies…) qui sont le plus souvent à la charge de la Sécurité sociale, les premières victimes étant les travailleurs du nucléaire et particulièrement ceux des entreprises sous-traitantes ;
  • forte présence policière pour protéger les centrales, les transports de combustibles, de déchets…et lors de rassemblements pacifiques de protestation contre le nucléaire comme à Chinon, le 12 avril ;
  • poursuite judiciaire sans fin envers des lanceurs d’alerte (cinq procès contre Annick Philppe).

Nous avons aussi abordé le nucléaire militaire. Les bombes en alerte permanente transportées par des avions et des sous-marins sont un véritable danger, nous ne sommes pas à l’abri d’un accident ! Et à l’heure de recherches d’économies budgétaires, l’arrêt du nucléaire militaire permettrait annuellement près de 4 milliards d’économies !

Nous avons demandé pourquoi la France refuse de participer aux conférences intrenationnales sur l’impact humanitaire des armes nucléaires. La dernière au Mexique en février 2014 regroupait 149 pays et la prochaine aura lieu en décembre prochain à Vienne en Autriche. L’assistant de Mme Dubois nous a répondu que c’était décrédibiliser la stratégie de dissuasion que de participer à de telles conférences !

Nous avons listé tous les projets nucléaires en cours :

Épure à Valduc, accord franco-britannique pour la maintenance des bombes ;

Mégajoule au Barp pour poursuivre les essais sur le développement des armes nucléaires ;

Astrid à Marcoule, nouvel essai de construction d’un surgénérateur, la déconfiture de Superphénix ne semblant pas avoir servi de leçon !

ITER à Cadarache, tentative de créer un petit soleil sur terre à laquelle peu de scientifiques croient et qui coûtera 20 milliards d’euros !

Cigéo, enfouissement de déchets à 500 m sous terre au coût en augmentation permanente (30, 40 milliards)

En conclusion nous avons insisté pour dire qu’il est indispensable d’arrêter ces investissements dans la filière nucléaire et que les centaines de milliards ainsi économisés seraient beaucoup plus utiles dans les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables.


Photo : SDN 72.