Semaine internationale de la paix au Mans et expo TIAN à Allonnes, 24 et 26 septembre 2022


Semaine internationale de la paix, samedi 24 septembre, au Mans, place de la République.

Expo TIAN et inauguration, au premier étage de la mairie d’Allonnes, du lundi 26 septembre au vendredi 21 octobre 2022.

La Sarthe n’a pas oublié la Journée internationale de la paix, normalement célébrée le 21 septembre. Le Collectif 72 Marche pour la Paix l’a observé par un rassemblement ouvert, place de la République, au Mans, le samedi 24 septembre.

En partenariat, quatre semaines durant (du 26 septembre au 21 octobre), la mairie d’Allonnes [1] propose et parraine l’exposition pour l’adhésion de la France au TIAN (Traité d’interdiction des armes nucléaires) validé par l’ONU depuis le 22 janvier 2021.

Le rassemblement

Une cinquantaine d’opposant·e·s aux armes nucléaires et aux manières fortes du Kremlin ont célébré et marqué cette Semaine internationale de la paix, samedi 24 septembre, place de la République, au Mans.

La compliante « coexistence » avec les visiteurs des petits et grands barnums festifs et sportifs du festival Forever Young [2] n’a pas été difficile en soi mais elle n’a cependant pas facilité la visibilité et la lisibilité de l’événement. Pas sûr, au demeurant, que le focus proposé sur cet incommensurable péril que représentent ces démoniaques engins  atomiques ait interpellé lesdits « jeunes pour toujours », mais il y en eut d’autres — toutes générations confondues — pour se poser, écouter les arguments développés, y réfléchir et pour certains signer la pétition.

Les arguments du Collectif 72 Marche pour la paix y ont été proposé via un flyer (infra) qui avait aussi été distribué sur plusieurs lycées en milieu de semaine. Ils ont aussi été développés par cinq déclarations différentes bien que complémentaires d’associations membres du Collectif 72 : de À venir  pour la CGT,  Martial Château pour Sortir du nucléaire (texte joint en bas de page), de Éric Demougin pour la FSU, de Philippe Caradec pour le PCF, et de Maurice Hérin pour le Collectif 72 Marche pour la paix et le Mouvement de la paix.

Vernissage et accrochage au long cours de l’exposition TIAN à Allonnes

Le « vernissage » à la mairie d’Allonnes et l’ouverture au public de l’expo baptisée ici «Agir pour le désarmement» visant l’adhésion de la France au TIAN, Traité d’interdiction des armes nucléaires (et à s’y conformer !) s’est déroulée le 26 septembre. En vingt-deux panneaux, l’expo revient sur l’historique de l’arme atomique et la genèse plus récente du TIAN. Cette date d’inauguration et d’ouverture avait aussi son symbole puisque, depuis 2013, le 26 septembre est la Journée internationale de l’ONU pour l’élimination totale des armes nucléaires. L’expo en question sera ouverte jusqu’au 21 octobre inclus [3].

Pour la municipalité [4], c’est la conseillère municipale en charge des Droits humains, Audrey Joannic, qui a présenté l’antériorité de l’engagement municipal en faveur de la paix (note [1] bis), reconduit ici via cette exposition « culturelle et éducative » proposée à ses concitoyens. Plus généralement, elle a rappelé l’action municipale en faveur du vivre-ensemble et le contexte singulier que nous traversons avec une pensée particulière pour l’Ukraine, mais aussi le Yemen, l’Afghanistan, la Palestine, etc. Le capitalisme, la course au profit, la domination, la course aux armements, priorisés au détriment du commun, de l’humain, de l’écologie, y ont aussi été dénoncés. À la rescousse, Jean Jaurès : « Il n’y a qu’un moyen d’abolir la guerre entre les peuples, c’est d’abolir la guerre économique. » SdN 72 signe et ratifie ! Pour conclure, Mme Audrey Joannic a réaffirmé le soutien de la municipalité à l’appel des villes qu’Allonnes a signé en 2019 et enjoint le président Macron et son gouvernement a signer et ratifier le traité dit TIAN.

Gérard Halie, du Collectif 72 Marche pour la paix (ancien coprésident du Mouvement de la paix, aussi un des coanimateurs de la campagne ICAN France) a rappelé la pertinence de ce traité initié par la société civile, rejoint et suivi par des pays centrifugés par les cinq permanents du Conseil de sécurité et autres pays dotés d’armes nucléaires en général qui se sont exclus d’eux-mêmes de l’élaboration de ce traité. Il invite à suivre le décompte des États signataires et membres (ayant remplis les « instruments de ratification »), ici : . Il a aussi pointé les États européens membres de l’OTAN absents de la première conférence du suivi du traité à Vienne (en juin), exceptées la Belgique, l’Allemagne, la Suède, la Finlande… qui ont accepté d’y figurer en temps qu’observateurs. Absents les neuf États dotés, dont la France !

Outre l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie, Martial Château (Sortir du nucléaire 72) a plus particulièrement alerté sur le risque de voir des installations nucléaires civiles volontairement détournées en armes par destination mais aussi sur les potentiels risques accidentels [5] : personnels qui travaillent dans des conditions extrêmement difficiles, refroidissement des réacteurs rendu impossible, interventions des secours empêchés ou retardés…   Confère son intervention du 24 septembre (évoquée ci-dessus) dont on  a reproduit le texte ci-dessous.

La possibilité d’une projection-débat du documentaire « Le début de la fin des armes nucléaires », retraçant lui aussi l’histoire des armes nucléaires et présentant la genèse et l’importance du TIAN à l’auditorium d’Allonnes, est sérieusement envisagée. À suivre sous le champ « Prochains événements » de notre page d’accueil : sdn72.org. Quelques visites de classes scolaires de la ville sont aussi envisagées. Au-delà du 21 octobre, les visuels de l’exposition sont évidemment disponibles pour être présentés ailleurs.

Laissons donc la parole à Nelson Mandela (cité par Éric Demougin, secrétaire départemental de la FSU, le samedi 24 septembre, place de la République) : « L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde. »


[1] La mairie d’Allonnes est fortement engagée dans une démarche de paix. On pourrait parler des jumelages, de son action sociale, etc. Début septembre (le samedi 3), elle avait déjà organisé son « Concert pour la paix » annuel, avec un brassage de musiciens et la remise du 6e prix « Culture de paix Yvon-Luby » à la FSGT, Fédération sportive et gymnique du travail, porteuse de ces valeurs depuis 1934.

Notons que la municipalité d’Allonnes est aussi signataire de l’appel « Mayors for peace » (Maires pour la paix, c’est ici : ) et de l’Appel des villes lancé par ICAN, c’est là : . Il nous tarde que d’autres maires, villes et communes sarthoises rejoignent ce combat pacifique et salutaire.

[2] « Jeune pour toujours ». Seconde édition de ce festival à destination de la jeunesse qui mêle animations culturelles et sportives. En cette heure et lieu, il s’agissait des jeunes talents locaux issus de la Couveuse, et, plus loin, de démonstrations sportives.

[3] À la mairie d’Allonnes, du 26 septembre au 21 octobre (au premier étage de l’hôtel de ville, esplanade Nelson-Mandela). Ouvert du lundi au jeudi, de 9 heures à 12 heures et de 13 h 30 à 18 heures, le vendredi, de 9 heures à 12 heures et de 13 h 30 à 17 heures, et le samedi, de 9 heures à 12 heures. Tél. 02 43 83 42 01.

[4] Gilles Leproust, maire, était excusé, mais la présence de l’édile a été remarquée au rassemblement du 24 septembre, ainsi que celle de l’adjoint du Mans, Yves Calippe. Youssef Ben Amar, 2e adjoint, et Mostafa Nafaa, 8e adjoint, étaient également présents.

[5] En la matière, le danger nucléaire est divers et varié, pas qu’une parano maladive qui n’arriverait qu’ailleurs ! Ce même 26 septembre 2022, à Toulon, un feu s’est déclaré à bord du sous-marin nucléaire d’attaque français Perle qui a heureusement été maîtrisé à temps. Si sa propulsion est nucléaire — soit un petit réacteur néanmoins potentiellement dangereux —, il ne transporte cependant pas de charge atomique. Ce même sous-marin avait déjà été ravagé dans ce port par un spectaculaire incendie en juin 2020.


Crédit photos : SdN 72. Ci dessous : verso du flyer du Collectif 72 Marche pour la paix. Puis le texte lu par Martial Château pour Sortir du nucléaire 72 (groupe membre du collectif).