NDDL « De nos terres à la Terre : résister, agir, vivre… » : sans nucléaire


Samedi 8 et dimanche 9 juillet 2017 — NDDL

Toujours présents et solidaires, voire bénévoles, bon nombre de Sarthoi.se.s ont encore « badgé » au rendez-vous des antiaéroport, des alternatives sociales et écologiques de NDDL. Le Réseau Sortir du Nucléaire et d’autres compagnons de cette lutte y tenaient cette année encore des info-kiosques antinucléaires. Une option énergétique récusée, illustrée ailleurs sur le site par des créations plus insolites mais toutes aussi pertinentes.

Là-bas si j’y suis

Comme les autres années, ce week-end-là, des Sarthois ont pu être partagés entre les spectacles de rue proposés par les Affranchis à La Flèche [1] et le soutien à la lutte de NDDL, qui, outre l’aspect solidaire et militant, l’agitation d’idées, offre également une partie festive et culturelle. Mention spéciale à quelques-un.e.s des bénévoles de l’association Localyptus, qui arrivent à se dédoubler sur les deux événements [2]. Ce week-end d’engagement pouvait encore partager les partisans des luttes sociétales et sociales (et entremêlées) avec, à proximité, la deuxième Marche des fiertés (LM LGBT, Le Mans Lesbien, gay, bi, trans) au Mans et, outre-Rhin, les manifestations anti-G 20 de Hambourg [3].

Université d’été, buissonnière…

Pour cette 17e édition, organisée par la Coordination des opposants (composée d’une soixantaine d’associations, collectifs, syndicats et partis politiques), on pouvait retrouver sur le théâtre des opérations au Chêne-des-Perrières, à Notre-Dame-des-Landes (44), pas moins de dix chapiteaux et plusieurs scènes… déclinant chacun plusieurs débats, forums, ateliers ou concerts. En bonne place, les terres agricoles (sauvegarde, répartition, qualités des sols, semences) et les luttes paysannes d’hier et d’aujourd’hui, le combat et les alternatives à NDDL et les luttes écologiques et sociales, les violences policières, les migrations, l’état d’urgence, le droit au logement (nos voisins du stand à main gauche) et le nucléaire (cf. plus loin).

Les plus chagrins (autorités, gendarmerie, police, chauds partisans de l’aéroport et la presse de connivence) ont voulu y enregistrer une baisse de fréquentation. De 13 000 à 20 000 opposants selon ses sources [4].

Nucléaire : basta !

L’opposition au nucléaire y tenait une place conséquente tant au niveau des stands (pas moins de trois et chacun avec sa table de presse) que dans les forums et/ou certains de leurs items.

Présents

Le Réseau Sortir du Nucléaire (plus particulièrement incarné pour cette circonstance par deux militants sarthois de SdN 72), SdN Pays de Nantes et Bure stop ! Aussi, des opposants aux compteurs Linky. Et, accompagnant le combat antinucléaire et bien au-delà : des maisons d’éditions (Le Passager Clandestin, Le Pas de Côté…), Sud-Rail, Reporterre, etc. Impossible de tous les citer ! Dans le désordre:

Forums et débats

Plusieurs abordaient de près ou de loin le sujet nucléaire, ses imbrications technologiques, écologiques, financières, sociales. Et, sur quelque cent quinze intervenants, une bonne partie n’a pas manqué d’étriller le nucléaire, AREVA, EdF, les atermoiements politiques… 

— « Le long chemin vers l’abandon des projets de centrales nucléaires » (au Pellerin et au Carnet (44) de 1975 à 1997). Deux projets (trois avec Plogoff) qui ne verront jamais le jour ! Non, on ne perd pas toujours ! Dernier intervenant, Martial Château y présentera le Forum social mondial antinucléaire, du 2 au 4 novembre à Paris. Un incontournable de la rentrée, c’est là : .

— « Estuaire : des luttes d’hier à la transition énergétique » (dont l’item sur les projets d’énergie citoyenne). Plus diffus, un regard et une réflexion sur des luttes antérieures pouvant positivement nourrir les combats d’aujourd’hui.

— L’opposition à l’enfouissement de déchets nucléaires à Bure et en corollaire le plan de nucléarisation dés territoires meusiens et hauts-marnais était abordé sur le forum « GPII : état des lieux, propositions ». Dénoncés ici, les grands projets inutiles imposés, dont la sylvo-industrie qui, sous couvert de biomasse et de méthanisation, envisage une gestion productiviste de la forêt.

« Afterres 2050 ». Une réflexion générale sur un scénario soutenable de l’utilisation des terres agricoles dans les Pays de la Loire à l’horizon 2050, pour l’alimentation, la production d’énergie et de matériaux (en lien avec Négawatt).

Sur notre stand RSdN

Au cœur des préoccupations : l’EPR de Flamanville, bien sûr, sa cuve, son couvercle, la très ambivalente position de l’ASN ; la dérive industrielle et financière d’EDF ; mais aussi Bure ; l’urgence de fermetures tangibles de centrales ; le renouvelable citoyen. Redondantes ! Nous les avons entendues lors de nos échanges sur le stand, dans les forums et sur les lieux conviviaux.

Du coup, NDDL 2017 a été l’opportunité d’informer de la nouvelle mobilisation contre l’EPR de Flamanville, le 30 septembre 2017, à Saint-Lô, à 14 h 30, place de la Mairie (décidée le samedi précédent, c’est là : à venir. Soit, un an après, jour pour jour, celle du 1er et 2 octobre 2017, c’est là : . Encre à peine sèche, le tract de la mobilisation 2017 était disponible sur le rassemblement. Vous pourrez le consulter plus bas, sous les notes. Se renseigner sur cette mobilisation, ce sera là : .

Passé l’accueil du festival : des totems érigés en haie d’hon.r.eur (une trentaines en fin de week-end). Symbole d’enracinement, de mémoire et trace pérenne dont plusieurs pourfendaient le nucléaire (cf. photos).

Du Triangle de Gonesse à la patte d’oie de B€n€r

Invité d’honneur 2017 : le Collectif pour le Triangle de Gonesse qui s’oppose au démentiel projet Europacity à Gonesse (au nord de Paris, dans le Val-d’Oise), sur 80 ha de terres arables. Une lubie démesurée du groupe Auchan, via sa filiale immobilière Immochan, allié à un investisseur chinois, favorisant l’étalement urbain, la marchandisation débridée, l’entertainment[5]. Bref une ineptie surdimensionnée, inopportune, qui, toute proportion gardée, s’apparente au projet Leclerc-Ikéa de Béner (Le Mans-Yvré-l’Évêque, c’est là : ) et bien d’autres. Des luttes fédérées autour de « Des terres, pas d’hyper ».

Transmission

Jean-Pierre et Anne-Marie Nicolini (ex-Centre du Parchemin de Rouillon, mouvance Alternatiba) y avaient aussi leur échoppe, dépourvue d’enseigne, mais leur activité, elle, était bien renseignée avec des panneaux (cf. photos tout en bas) et leur totale disponibilité. Les deux enlumineurs venaient d’animer un atelier tannage et parchemin d’un mois à l’attention des zadistes qui ré-expérimentent absolument tout ! Gageons que cet atelier a également fait débat avec les militants antispécistes, très présents sur la ZAD.

Animations, jeux, visites, culture… on n’a pas tout vu !

Sécheresse oblige, les lanternes et lampions n’ont pu jouer les éclairagistes célestes, mais cerfs-volants et ballons solaires ont quand même fébrilement occupé le ciel. Sympathiques et réussies, les visites en mode multimodale (sur un bout de la Zad) vers la ferme de Bellevue, le Hangar de l’Avenir, le Champ des Bâtons (8 octobre 2016) à pied, à vélo et en bétaillère (cf. photo)… Pas vu, hélas, la chorégraphie participative devant le Champ des Totems. Difficile d’être au four et au moulin ! On n’a pas tout vu ni entendu non plus des scènes musicales. Il en va des goûts et des préférences de chacun.e. Comme la programmation était variée, chacun et chacune a pu régaler ses osselets.

« Le cauchemar du préfet », pièce écrite par l’auteur et comédien dijonnais Patrick Grégoire, présentée ici par la compagnie Mémoires Futures, faisait aussi son retour à la salle Denise de Gray Fay-de-Bretagne le vendredi et le samedi. Cette pièce avait été reçue à Changé (salle F.-Rabelais) le 10 février 2017. Elle met en scène un préfet chargé d’évacuer les occupants de la ZAD, dont sa propre fille, des réfugiés climatiques, un « liquidateur », des campagnols amphibies…

La banderole de sortie nous y invite : « On ne lâche rien ! » (cf. photo).


[1] 25e édition, vingt compagnies et trente-six spectacles (quelques-uns annulés à cause de la pluie).

[2] Avis : cette association pense pourtant à suspendre, voire cesser son action faute de renouvellement des bénévoles.

[3] Sommet des pays nantis qui imposent leur modèle aux plus démunis en pillant parfois leur sous-sol et leur main-d’oeuvre. Mais aussi pied de nez au bastion de l’extrême-gauche des quartiers de Schanzenierte et de Sankt Pauli.

[4] En 2016, le rassemblement était quinze jours après le vote favorable à l’aéroport. Cette année, après l’annonce d’une nouvelle mission de conciliation (de six mois), « pour envisager les solutions permettant de répondre aux impératifs d’engagement, dans un dialogue apaisé avec les acteurs et dans le respect de l’ordre public », selon les mots du Premier ministre, Edouard Philippe, le 1er juin (décision attendue pour début décembre). Tandis que le tout nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire de son gouvernement — Nicolas Hulot — s’était affiché dans le passé avec un  NON à NDDL (cf. à venir photo), idem pour CIGéo.

[5] Ce serait le plus grand centre commercial et de loisirs du monde : 230 000 m2 de surface commerciale représentant 500 boutiques, 20 000 m2 de restaurants, 50 000 m2 d’activités culturelles, 150 000 m2 d’attractions avec parc aquatique, parc à neige, dont une piste de ski.


Crédit photos : SdN 72.