Associations en fête à Allonnes, SDN 72 en était !


Dimanche 18 septembre 2016 — Allonnes

Question fréquentation, 2016 n’a pas été le meilleur millésime de cette fête ! Les attentats répétés, de Charlie Hebdo et de la supérette casher en janvier 2015, du Bataclan et dans Paris le 13 novembre à celui du 14 juillet 2016, à Nice, y sont assurément pour beaucoup [1].

L’état d’urgence permanent sans doute aussi ! Quand l’état d’urgence d’arrêt du nucléaire, lui, se fait longuement attendre. SDN 72 était là, pour le faire entendre.

Asso d'Allonges en Fête 2016Notre nouvelle carte géante de France (cf. photo) des infrastructures nucléaires (mines, centrales, centres de recherche, centres de stockage de déchets, bases nucléaires navales et aériennes, laboratoires…), imperméable, mais surtout à la surface visuelle multipliée par 4 [1], n’a pas manqué de focaliser l’attention. Impossible d’y échapper, même si ce n’est pas probant sur notre photo ! Eh oui ! sauf à lui demander de poser, quand le chaland est là, nous nous devons de répondre à ses interrogations. On est là pour ça ! Et elle peuvent être pointues, inattendues, techniques, désabusées, parfois loufoques ou agressives. D’accord ou pas, il y a toujours intérêt à débattre et d’abord s’écouter. Les petits plus : susciter l’interrogation, aborder le sujet sous divers angles, ébranler les certitudes, libérer les témoignages.

Exemple, cette femme qui découvre sur ladite carte (avec effroi semble-t-il) la densité et la diversité du sujet nucléaire et sa dispersion sur l’Hexagone. Sa famille réside à proximité de Flamanville. Son père a travaillé à la centrale, mais aussi à Paluel (Seine-Maritime) et au démantèlement (on dit « déconstruction » dans les milieux autorisés d’EDF) interrompu de Brénilis (Finistère) par manque de savoir-faire. Son père exposé ? Le pays… exposé ? Nos descendances (dont la sienne) exposées ? Elle n’en avait pas à ce point conscience. Le père était dans son rôle : faire bouillir la marmite familiale. Mais aussi nucléaire ! Le deuxième week-end à venir, elle sera avec ses pairs, et son père, à Flamanville. Nous aussi ! Pour la manifestation que SDN 72 a coorganisé (à sa mesure) avec les groupes, associations, partis, fondations… anti-nucléaires du Grand-Ouest à Flamanville, les 1er et 2 octobre. Pas sûr qu’elle se soit joint à notre cortège, mais son papa, lui, aura certainement perçu une curiosité inhabituelle sur son ancien travail, plus d’interrogations, d’invitations à témoigner, de positionnements, voire de sollicitudes, qu’à l’accoutumée.

Association en Fête 2016Cela reste à concrétiser, mais notre rencontre avec des jeunes universitaires en master « Géographie et  aménagement », spécialisés « Urbanisme durable et gestion des déchets » — qu’on rencontrera de nouveau lors d’un tractage « Flamanville » (cf. plus haut) aux entrées des Cinéastes pour le film Bikes versus Cars — reste des plus prometteuses. Les déchets sont au nombre, sinon au centre, de leurs préoccupations. Sont-ils tous « valorisables » ? Est-il même concevable d’en poursuivre la production ? Les centrales, mines, elles-mêmes, sont-elles irréprochables ? What is the question ! En tout cas, ceux-là sont en demande d’information et comptent organiser une conférence-débat autour de la thématique nucléaire. Nous avons le conférencier et des réponses !

L’exercice implique aussi la confrontation avec les blasés, les résignés, les inhibés, les nihilistes, les « toiseurs », qui, eux, ont compris qu’il n’y avait plus rien à tenter, l’inversion des choses improbable et une conviction : impossible (mais des encouragements aussi) ! À ceux-là, nous affirmons qu’« il n’y a que les combats qu’on ne mène pas qui sont perdus d’avance ». Izé, Plogoff, Erdeven, Le Carnet, Malville ont été empêchés ou abandonnés !

Nous ne le proposons qu’avec parcimonie à notre stand, mais il est aussi possible aux sympathisant.e.s, compagnes et compagnons de route et autres affinités plus poussées s’il en existe de s’inscrire à notre liste de diffusion (comptes rendus de réunions, relevés de décisions, rendez-vous militants, etc).


Le 28 novembre 2015, à la veille du lancement de la COP 21 à Paris, Gilles Leproust, maire d’Allonnes et membre du bureau de l’Association des maires de France (aussi vice-président de Le Mans Métropole), et sur recommandation de cette structure, avait symboliquement planté un gingko biloba en signe d’engagement de la collectivité sur les questions du climat.


Depuis février 2016, Allonnes (Bois-Joli) est reliée à la gare du Mans à 7,2 km et au territoire Le Mans Métropole par un BHNS, (bus à haut niveau de service, dit Tempo). Cousin du tramway, mais sur pneus et alimenté au gaz, voie souvent dédiée et stations avec quai. Son cadencement plus rapproché a amélioré la mobilité des habitants et réduit les déplacements carbonés. Cerise sur le gâteau, une des rames a été baptisée Rosa Parks. Cette femme noire « qui s’est tenue debout en restant assise », le 1er décembre 1955, en refusant de céder sa place à un Blanc dans un bus de Montgomery, en Alabama. Déclenchant le boycott des compagnies de bus, puis la Marche et le Mouvement des droits civiques de Martin Luther King (notamment).

Elle sera également une des douze personnalités retenues (avec Zola, Hugo…) à figurer sur les « Monumentoiles » de la ville d’Allonnes pour avoir « par leur pensée, leurs écrits ou leur action, fortement contribué à la défense des droits des humains, à retisser des solidarités et à promouvoir le vivre-ensemble ».


[1] Notre stand étant un peu plus excentré qu’à l’habitude, nous avons hélas échappé aux animations festives de la place du Monde, mais goûté les trois déambulations de marionnettes géantes, accompagnées de musique africaine, de la compagnie Planet Pas Net.

[2] Auparavant, au format A2 (42 x 59,4 cm).


Photos : SDN 72.