Le bio se fête à la Maison de l’eau du Mans


Dimanche 4 octobre 2015, de 10 heures à 18 heures — Le Mans

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La Sarthe compte de nombreux marchés et fêtes bios où nous avons parfois un stand (1). Alors que les jardins (d’agréments) et escaliers se fêtaient dans le vieux Mans, le bio cultivé, élevé ou transformé (2), lui, se célébrait à la Maison de l’eau ! Cette journée, organisée par le GAB (3), le Fenouil Biocoop et ICI Imprimerie, était le premier marché de producteurs 100 % agriculture biologique de cette taille sur Le Mans.

Cette manifestation regroupait plus de vingt-cinq stands de producteurs et la présence du Fenouil Biocoop, bien sûr (4), des AMAP sarthoises (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), de La Malle à Pitas (restauration et… houmous, hum !) plus des associations périphériques comme LPO (Ligue de protection des oiseaux), Vel’Nature, Artisans du Monde, Aldéclic, les musicos « Klezco » pour le côté festif et Sortir du Nucléaire 72.

L’atome rend atone
Marcher bio à l'usine des eaux 2015Des passages plus fournis que d’habitude à notre stand et aussi un public averti pour l’essentiel. Mais la journée a aussi attiré des curieux, et c’est d’ailleurs l’objet de notre présence, des gens encore sceptiques sur la capacité de notre pays à s’affranchir de l’électricité  nucléaire pour en remplacer la production par des renouvelables et d’en solutionner le
 stockage
. On voit là que l’étude de la très officielle ADEME (5)  « Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050 »  — que nous ne manquons évidemment pas de mentionner à chaque occasion — reste méconnue. Comme son titre l’induit, l’expertise conclut bien à la possibilité de s’exonérer du nucléaire au profit des renouvelables sans aucune baisse du niveau de vie ni surcoût. Si même les services de l’Etat le disent, qu’attend-on ? Evidemment, un tel brûlot avait été étouffé à sa sortie pour avoir eu le tort, circonstance aggravante, de faire de l’ombre à la bien modeste loi sur « La  transition énergétique et la croissance verte ». Le susdit document est là : ? (6). Certes, il est copieux (119 pages), mais il est incontournable et s’impose d’autant plus à ceux qui s’interrogent.

L’omerta sur l’atome a aussi gagné ceux qui ont travaillé pour lui. Ici, comme à d’autres tables de presse, il en est toujours un pour laisser entendre qu’il est passé dans de nombreux établissements nucléaires et qu’il aurait beaucoup de choses à dire, mais au final ne se livre pas ! Celui-là, il ne m’en voudra pas, a pourtant visiblement dépassé le risque des répercussions professionnelles !

Entrée marcher bio usine eau Le Mans 2015Ce ne sera pas le cas de cet ancien appelé qui pointe sur notre table de presse le livre de Bruno Barrillot « Les irradiés de la République » au regard de sa femme. Témoin en service d’essais nucléaires aériens dans le Sahara (quatre essais en 1960 et 1961), il est aujourd’hui atteint de deux cancers : thyroïde d’abord et… beaucoup plus grave ! Son dossier n’est toujours pas éligible à indemnité (loi Morin). A ce jour, seulement 15 l’ont été sur les 900 déposés. En lui remettant son certificat médical validant une « présomption de causalité », son médecin l’invitera à s’adresser à « la Grande Muette ». Nul doute qu’ll pressentait un nouveau parcours du combattant pour son patient… En réalité, c’est désormais le ministère de la Santé qui gère ces dossiers, sans plus d’humanité !

Redondances
Plusieurs sujets reviennent en boucle lors de nos expositions au public. Exemple, les maladies de la thyroïde quasi systématiquement attribuées au « nuage » de Tchernobyl. Retenons-en deux autres de cette journée : Tesla (hyper redondant) et (devenu plus rare) le moteur à eau (Pantone, PMC Pantone, Paul Pantone, Antoine Gillier et dérivés). Avec internet, les géo-trouve-tout s’en donnent à c
œ
ur-joie et se révèlent parfois d’un angélisme déconcertant. Alchimistes des temps modernes, beaucoup pensent avoir trouvé là le secret du mouvement perpétuel, et les plus pragmatiques, la réduction du poste carburant dans leur budget ! Au risque de nous brouiller avec ce public, il nous faut tordre le cou à ces billevesées.

Pantone
Improprement loué comme « moteur à eau » la technique Pantone est très controversée. Sa pertinence théorique et scientifique nullement corroborée par les scientifiques ni vérifiée par des sources fiable et sérieuse. Une technique exclusivement en « rétrofilage » (entendre : pas de série, mais, bidouillage sur anciens moteurs au long cours) et plutôt pour des moteurs diesel, promus par des industriels français comme l’ineffable Calvet (PSA), et dont la nocivité devrait plutôt précipiter sa disparition (nous parlons bien sûr du diesel !). 

… Au secours !

auto-verte-pantone-a-eauN’en déplaise au sympatique journaliste-enquêteur Léo Tanguy (sorte de Léo Mallet breton « poulpérisé »), son combi Volkswagen grimé Peace and love et « pantonisé » ne le mènera guère plus loin et ne lui remplira pas plus ses fonds de poches (18e aventure « Larguez les anars », éd. La Gidouille). A la fin des années 70, j’avais moi-même commis ce visuel pour un client (cf. photo) alors que je collaborais à l’imprimerie associative « L’encre y est » (L’arbre au papier d’aujourd’hui en est un prolongement). Nous en avions « bavé des ronds de chapeau » pour sortir cet autocollant en sérigraphie. Voilà trente-cinq ans donc ! Certaines chimères ont la vie dure !

Le moteur à induction Tesla
À ne pas confondre avec la voiture électrique américaine Tesla Motors et les batteries de stockage domestique du même constructeur (nous en reparlerons). Le moteur à induction triphasé tesla (du nom de l’ingénieur et physicien d’origine serbe Nikola Tesla) a de nombreux partisans. S’il est disponible, c’est Martial qui s’y colle (il l’est souvent) ! Il ne faut pas moins d’un professeur de physique (là, il en manque) pour démonter l’argumentaire de ses partisans.

… Ce denier paragraphe requiert votre contribution !


(1) Seulement à Vaas et Malicorne cette année (ici  : ?, et là : ?), mais nous avons parfois été de ceux de Lombron, Pontvallain, Sainte-Corneille, etc.

(2) Viandes, céréales, légumes, fruits, confitures, miels, pains, fromages, huile, bières, jus de fruits…

(3) GAB : Groupement d’agriculteurs biologiques de la Sarthe. C’est là : 

(4)  Le Fenouil Biocoop (trois magasins et sans doute un quatrième bientôt au centre du Mans, 62 salariés, 16 500 sociétaires) vient justement de changer de direction générale. C’est Frédérique Carlier qui remplacera désormais Daniel Moreau. Entré comme employé de vente en 1985, il aura passé vingt ans à la tête de la coopérative et nous a aussi ouvert ses portes, et autres amabilités. Merci à lui et à bientôt sur des chemins adjacents !

(5) ADEME : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. C’est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) placé sous tutelle conjointe du ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, et du ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

(6) Éventée dans la presse, Médiapart avait été le premier à publier l’étude « retenue » par le pouvoir et le lobby nucléaire (c’est là : ?), puis par Sortir du nucléaire (c’est là : ?), suivi de plein d’autres sites. Mais le grand public, qui reste à convaincre, y a bel et bien échappé !


La veille (le samedi 3 oct.), c’était  le dernier jour de délai  laissé par la Commission européenne aux pays membres pour se prononcer sur les OGM. La France, et quinze autres pays européens avec elle, s’est engagée dans le refus de cultiver des plantes génétiquement modifiées.  Parmi les autres pays membres, trois en cultivent : l’Espagne, le Portugal, la Tchéquie. L’AESS, l’Autorité européenne de sécurité sanitaire, a néanmoins homologué dix-neuf plantes OGM en 2014…  Autre paradoxe : beaucoup de ces pays importent massivement du soja transgénique pour l’élevage. Actuellement, et pour la première fois cette année dans notre périphérie, une quarantaine de céréaliers du nord de la Sarthe et du sud de l’Orne moissonnent 160 ha d’un soja local, non bio, mais garanti sans OGM. Parallèlement, le semencier français Limagrain (3e mondial) menace de délocaliser son département recherche. En pleine négociation sur le traité de libre échange (TAFTA), les Etats-Unis, eux, menacent d’assigner l’Europe devant la juridiction de l’OMC, Organisation mondiale du commerce, pour entrave à la liberté du commerce.