« La France nucléaire », conférence-débat avec Sezin Topçu


Samedi 29 novembre 2014, à 16 heures — Le Mans, librairie Thuard

 

La-france-nucleaire Sezin TopçuCe samedi 29 novembre, SDN 72 recevait Sezin Topçu pour une conférence-débat en partenariat avec la librairie Thuard. Elle est l’auteure du livre, paru en fin d’année 2013, La France nucléaire, et son sous-titre précise l’angle de son sujet et le thème de la conférence : L’art de gouverner une technologie contestée. La chercheuse du CNRS y décortique cinquante années de dualité sur le nucléaire en France et l’évolution de la « gestion » d’une des plus fortes contestations antinucléaires des années soixante-dix en Europe vers un lent affadissement de sa contestation, voire de son accompagnement.

aff-sezin-topcu La France nucléaireAvec un public de 35 personnes environ, l’espace dédié était comble. Plutôt une agréable surprise pour nous. La responsable de la librairie, habituée de ces conférences-débats, confiait s’attendre à moins d’intérêt pour le sujet et ne cachait pas sa surprise. Nous la remercions de son accueil et de sa présentation favorable à plus de transparence dans cette fillière. Alors ne boudons pas notre plaisir, même si nous préférerions voir la bouteille toujours plus pleine.

Martial Chateau, président de SDN 72 et administrateur du Réseau SDN, avait présenté ce livre dans la revue Sortir du nucléaire n° 59 de novembre 2013. Voyons ce qu’il nous en dit :

 » Comment le nucléaire a-t-il pu se développer en France au point d’être le pays le plus nucléarisé au monde et ce malgré les nombreuses luttes antinucléaires des années 1970 et 80 ? L’étude de Sezun Topçu, après un rappel de toutes ces luttes, donne, à partir de nombreux exemples, des pistes d’explications politiques et sociologiques sur la capacité  du lobby nucléaire à dévier et marginaliser les oppositions au nucléaire.

L’ouvrage aborde :

• le rôle de l’État, des gouvernements, des partis politiques et des organismes nucléaires dans la marginalisation de l’opposition nucléaire.

•  le rôle des structures de concertation : enquêtes d’utilité publique, commissions locales d’information.

• les moyens utilisés pour permettre l’acceptabilité sociale du nucléaire.

Cet ouvrage analyse le succès de la nucléarisation de la France en dépit des fortes résistances citoyennes, largement minimisées par l’histoire dominante. Il doit aider les militants d’aujourd’hui à mieux appréhender la stratégie  du lobby  nucléaire et, après Fukushima, comprendre que la communication sur  » plus de sécurité  »  sert avant tout à contrer l’exigence d’arrêt du nucléaire « .

Et comme la maison ne recule devant aucun effort, nous vous proposons également ce texte de la quatrième de couverture du même livre repris par la boutique du Réseau :

 » Qu’avons-nous appris de Tchernobyl, puis de Fukushima ? Pourquoi est-il toujours tabou d’évoquer l’option d’une sortie du nucléaire en France alors que nous ne sommes pas à l’abri, pas plus que les Japonais, d’un accident majeur ? Quel est donc l’art de faire vivre l’énergie nucléaire, cette fierté nationale, cette exception française ? Comment les Français, très sceptiques vis-à-vis de l’atome dans les années 1970, sont-ils parvenus à l’« aimer » ou, en tout cas, à l’accepter ? Qu’est devenu, au cours du temps, le mouvement antinucléaire d’il y a quarante ans, alors un des plus forts d’Europe ? Quel rôle l’État et les organismes nucléaires ont joué dans ces transformations ? De quelle façon la prise en charge institutionnelle des critiques a-t-elle orienté les conditions de citoyenneté à l’âge atomique ?

Cet ouvrage analyse le succès de la nucléarisation de la France en dépit de fortes résistances citoyennes. Il décrypte les stratégies gouvernementales destinées à réprimer, contourner, devancer, coopter, canaliser, dépolitiser, absorber les critiques. De la dénonciation de l’« électrofascisme » au sabotage récent des débats « bidons », en passant par le « mensonge » de Tchernobyl, il met en évidence quarante ans de rapports de force entre l’atome et ses détracteurs, en considérant non seulement les moments forts du mouvement antinucléaire mais aussi la trajectoire, le repli et le renouveau des contestations.

Sezin Topçu est historienne et sociologue des sciences, chargée de recherche au CNRS. Elle est membre du Centre d’études des mouvements sociaux, Institut Marcel-Mauss, EHESS « .

Vous êtes en appétit ? Ben, c’était le but !

La France nucléaire – L’art de gouverner une technologie contestée, de Sezin Topçu. Éd. Seuil, 352 pages, septembre 2013. 21 € (24,60 €, port compris, à la boutique du Réseau, cf. ci-dessous). C’est là : .

Médiapart l’avait interviewée le 20 décembre 2013. C’est là : .


Crédit photo : SDN 72 (désolé !). Affiche et tract SDN 72.

Tract-sezin topçu La France nucléaire

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