Du 15 mars au 13 avril 2025 – Le Mans, Agglo, Sarthe…
Quelques notes et rappels circonstanciés autour du 8e art et nos préoccupations sur l’atome
Ce samedi 15 mars, au Mans, s’ouvre le festival « Les photographiques » (jusqu’au 13 avril inclus). Nous en avions fouillé le programme auparavant (consultable ici : ▶). Il n’y aura pas de regard porté sur notre préoccupation majeure : le nucléaire civil et militaire (Tchernobyl, Fukushima, mines d’uranium, déchets radioactifs, EnR, missiles…) dans cette 37e édition comme il en a parfois été le cas (ces dix dernières années) [1]. Pour autant, ne boudez pas cet événement culturel, surtout à l’heure ou notre présidente de région, la Sarthoise Christelle Morançais, a choisi de sévèrement rationner leur financement tout en menant une précampagne ministérielle très en faveur du nucléaire (EPR2, SMR…) économiquement dispendieux (coût de production du kWh nettement supérieur aux EnR). Et on ne vous dit rien de sa connivence idéologique avec ses nouveaux mentors Trump et Musk !
Nicolas Gallon
Concomitance des temps, le journal trimestriel du Réseau Sortir du nucléaire, auquel SdN 72 adhère, nous invitait, dans son n°104 (hiver, pages 14, 15 et 35), à se pencher sur le travail de dix années du photo-journaliste Nicolas Gallon, intitulé « Territoires dénaturés, enquête sur la France nucléaire » (sorti en octobre 2024 aux éditions du Seuil). Soit une compilation de textes et de photos sur les installations nucléaires françaises, le centre de retraitement de La Hague, les mines d’uranium de France, des sites pollués, le centre d’enfouissement de Bure et luttes attenantes, les modifications de territoire et des portraits de riverain·e·s, etc.
À commander à la boutique du Réseau Sortir du nucléaire (21 €, 28,90 € avec les frais de port) ainsi que des lots de cartes postales et des tirages grand format de certains de ses clichés, c’est là : ▶. Ou dans une librairie sympathisante.
Jürgen Nefzger
On apprend toujours des autres ! Début 2025, en cours d’histoire de l’art (naissance de la modernité en art, cycle 3, le lundi soir) au centre des Beaux-Arts du Mans, l’intervenant Juan Camélo, professeur d’histoire de l’art, mentionnait (entre autres), dans la diversité des arts actuels, l’artiste photographe Jürgen Nefzger, d’origine allemande, installé en France depuis 1991, qui a lui aussi notamment oeuvré sur notre thématique nucléaire. Plusieurs villes et centres d’exposition ont proposé son travail sur les centrales et le territoire (Toulouse, Grande-Synthe…) mais aussi sur la lutte contre le site d’enfouissement de déchets HA-VL (de haute activité à vie longue) à Bure (Meuse).
Le site de Jürgen Nefzger est ici: ▶. Nous vous recommandons tout ! Mais, pour notre partie notamment, visez le menu – Photography – les séries « Fluffy Clouds » (nuages duveteux, 2003-2006) et « Bure, or Life in the Woods » (Bure, ou la vie dans les bois), un clin d’oeil évident à Henry David Thoreau tenant de la désobéissance civile (qui nous inspire tous et toutes), connu pour son livre « Walden ». Sinon, dérobez une douzaine de vues, ici ▶.
Maxime Sirvins
Faites aussi un tour sur le site d’un photojournaliste qui le mérite bien, Maxime Sirvins, qui travaille notamment pour Politis. Il y propose entre autres un reportage sur la centrale de Chooz (à quelques kilomètres de la frontière belge), son territoire, des personnes singulières… c’est là : ▶.
Du 20 novembre au 16 décembre 2016, le photographe manceau Sylvain Guérant, passionné d’urbex (exploration urbaine de lieux insolites), avait exposé vingt-huit agrandissements de ses clichés pris dans le périmètre d’exclusion de Tchernobyl et de la ville adjacente, Pripyat, à la salle de l’Herberie, à Coulaines. Rien d’audacieux ni de clandestin. En réalité, il s’agit de photoshooting touristiques totalement organisés via des agences et leurs guides, contrôlés par les autorités. Du connu ! La qualité photographique était par contre indéniable. Le signifiant percutant ! Le retour sur cette catastrophe trentenaire utile et nécessaire aux mémoires courtes. La communication dans la presse d’une irradiation comparable à une banale radio ou un scanner, occultant (du fait de l’auteur ou du journaliste ? c’est là : ▶) les « liquidateurs » sacrifiés dans d’horribles souffrances, les centaines de millier de victimes décédées par la suite et/ou toujours en souffrance : maladroite, voire odieuse.
En partenariat avec la librairie Thuard, nous proposerons tout le mois d’avril 2025 une exposition in situ de dessins d’enfants de Tchernobyl et une conférence (le 26 avril, à 17 heures, toujours à la librairie Thuard) avec l’intervenant Yves Lenoir, président de l’association Enfants de Tchernobyl- Belarus (à suivre sur le site : sdn72.org).
En janvier 2013, nous avions invité le photographe Frédérick Carnet (qui a ses attaches en Sarthe) pour l’exposition que nous avions organisée en partenariat avec la mairie d’Allonnes, à la bibliothèque municipale Louise-Michel : Areva au Niger et son témoignage le vendredi 25 janvier, à la partie du débat sur Fukushima où il avait voyagé à vélo en 2011 lesté de son très artistique livre reportage « Nippon 2011 » qui en avait été tiré, c’est ici : ▶. On reparlera peu de temps après de son exposition au prieuré Saint-Julien de Saint-Marceau, en septembre de la même année, c’est là : ▶.
Note
[1] Notre site n’existe que depuis une dizaine d’années… Notamment l’expo « No go zone » (sur Fukushima), de Carlos Ayesta et Guillaume Bression, au centre d’art de l’île de MoulinSart de Fillé-sur-Sarthe, en mars 2016, c’est là : ▶. Aussi, « Les résistants (à EDF) de Sein », de Christophe Hargoues, exposition proposée à la médiathèque Louise-Michel d’Allonnes, en partenariat avec la mairie, en mars 2019, c’est là : ▶.
L’Île MoulinSart, à Fillé-sur-Sarthe, présente cependant en extérieur, le travail « inspiré » de Carole Cettolin, confrontant l’esthétique des océans à la réalité de la pollution plastique des océans, des minuscules larmes de sirène aux maousses costaudes les plus improbables (jusqu’au 29 octobre).
Illustrations : captures d’écran sur le web.