« Les mille oiseaux de Sadako – Théâtre d’enfants à Neuville-sur-Sarthe


Jeudi 25 et vendredi 26 juin 2015   Neuville-sur-Sarthe

grue-20antinukeDeux soirs durant, les enfants de CM1 de l’école primaire de Neuville-sur-Sarthe ont virtuellement fait revivre Sadako Sasaki, cette fillette guère plus âgée qu’eux décédée d’une leucémie, dix ans après avoir été exposée au feu nucléaire d’Hiroshima et ses funestes irradiations, en 1945, alors qu’elle n’avait que douze ans.

La pièce est le fruit d’une réécriture d’une légende japonaise et de la tragique vie de Sadako Sasaki. Cette fable en forme d’apologie, que lui raconte son ami Chizuko, prédit que le vœu de celui qui aura confectionné lui-même mille grues en papier sera exaucé ! Pour guérir, Sadako Sasaki s’y attellera ardemment mais elle sera rattrapée par la maladie à la six cent quarante-quatrième grue ! Au pays du Soleil levant, ces grands oiseaux sont le pendant symbolique de nos colombes de la paix et confectionnés en masse par les enfants et les écoliers japonais (1) pour être déposés au pied d’une des deux statues de Sadako, dans le parc de la Paix, à Hiroshima. 

Les mille oiseaux de Sadako est le fruit d’une collaboration de Céline Loison, professeuse des écoles à Neuville, et de Didier Lastère (codirecteur, metteur en scène et comédien) du Théâtre de l’Ephémère. Théâtre qui mène (entre autres) des actions pédagogiques, de l’école au lycée, et plus particulièrement avec le dispositif d’enseignement théâtral Collèges en scène en Mayenne, notamment à Evron et Ernée

Les 25 et 26 juin, enfants, enseignant et metteur en scène présentaient non seulement le produit de leur travail théâtral mais également le fruit d’études connexes menées en amont sur le contexte de guerre précédant le double souffle nucléaire qui a ravagé Hiroshima et Nagasaki, permettant des détours sur des traditions artistiques japonaises, telles les haïkus, l’origami bien évidemment, avec la confection de nombreuses grues en papier plié (pas des plus faciles !), les estampes d’Hokusai, « le fou de dessin », dont nous vous offrons de voir ici : , La grande vague de Kanagawa [1831] évidemment détournée, la centrale nucléaire de Fukushima s’y substituant au mont Fuji, le cinéaste et dessinateur de mangas Hayao Miyasaki (films et animation), dont sa fiche Wikipédia nous dit qu’« il explore souvent les mêmes thèmes centraux, la relation de l’humanité avec la nature, l’écologie et la technologie, ainsi que la difficulté de rester pacifiste dans un monde en guerre ».

Les 6 et 9 août 2015, ce sera le soixante-dixième « anniversaire » d’Hiroshima et de Nagasaki. Les commémorations habituelles, jeûne à Paris, Saintes, et une multitude d’autres cérémonies et manifestations seront évidemment reconduites cette année, mais ce sordide septantième anniversaire verra sûrement l’événement plus souligné qu’à son habitude malgré sa concomitance avec la démobilisation estivale. Pour la même raison, cette date est rarement célébrée au Mans.


(1) Mais aussi un peu partout dans le monde, comme à Sargé-lès-le-Mans, en 2014, avec l’atelier M’Loisirs, c’est là : .


Le 11 juillet était aussi le trentième anniversaire de la mort de Fernando Pereira, tué par les services secrets français lors du pétardage du Rainbow Warrior dans le port d’Auckland. Le bateau de Greenpeace était en campagne contre les essais nucléaires français et entendait croiser sur le périmètre de tir pour s’y opposer. Attentat d’Etat commandité par le gouvernement français PS de l’époque et le sinistre Charles Hernu, aux manettes du ministère de la défense nationale.


Visuel extrait du site gratuit de graphistes antinucléaires : .