Neurones chauds bouillants : « Réchauffement climatique et mobilité », proposé par SNE


 Mercredi 11 mars 2015, de 10 h à 23 h — Le Mans (au PCC)

France Nature Environnement (FNE, et sa déclinaison départementale, Sarthe Nature Environnement) proposait ce colloque d’une journée intitulé : « Mobilité et changement climatique en Pays de la Loire », quatre ans, jour pour jour, après la catastrophe de Fukushima (le 11 mars 2011) et juste avant la manifestation de Sortir du Nucléaire 72 sur ce thème, c’est là :  . Autant dire un « cheval de Troie » au cœur de la capitale de la voiture érigée en veau d’or !

Autres circonstances imprévues du calendrier, les menaces qui planent sur la ligne ferroviaire Caen-Tours via Le Mans et la loi Macron qui pourrait installer un transfert ou une concurrence par autocars !

Plus qu’ailleurs, au Mans, les locomotions — automobiles, camions, tracteurs agricoles, motos, et hier trains (Carel et Fouché, ateliers SNCF) — exercent une véritable captation sur l’industrie, l’économie, la recherche, la formation, le tourisme, les loisirs, voire la culture : usines automobiles et d’équipementiers, tracteurs, voitures et motos électriques (Venturi à Sablé), vélos à La Flèche et vélos couchés 2 et 3 roues au Mans, assurances, assistance, circuits (24 Heures, Bugatti, Prost, Maison-Blanche), musée, shows multiples (pesage, essais, parade des pilotes, Le Mans Classic, LM Story, Super VW Festival, World Series by Renault, 23 h 60, course des 5 litres…). 

Autant dire qu’ici, l’approche de la mobilité proposée à la réflexion par Sarthe Nature Environnement en revisitait complètement le concept. Fini le macho du volant devenu appendice d’un prolongement viril de lui-même ! Le bellâtre à la prothèse clinquante et survitaminée a de sérieux soucis à se faire. Mais les collectivités et entreprises, elles aussi, vont devoir repenser leurs modèles ! Le référentiel d’avenir (à venir) réhabilitera certaines locomotions désuettes, et surtout privilégiera la diversité, les circuits courts, la mobilité active (vélos, marche, trottinette, rollers, skate, gyropode), la voiture mutualisée, le covoiturage, l’autopartage, et la conduite en sera apaisée (cf. les document cités ci-dessous). Une mutation, passant de l’objet de représentation sociale au service social partagé. Rien que pour cela, cette « première » mérite d’être soutenue, encouragée et — on le souhaite — réitérée.

Impossible de résumer ! Nous vous renvoyons donc aux deux documents — plus qu’introductifs — proposés ce jour là (1) :

La juste place de la voiture dans la mobilité de demain, de FNE, la Fondation PSA Peugeot-Citroën (2), Kéolys et Mobivia Groupe.
Logistique urbaine : agir ensemble (2) de SNE et l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).

Le soir le film : « ??? » était proposé aux Cinéastes.

Bémol(s)

Si l’exposition de SNE dans le hall du PCC du Mans était sans aucune ambiguïté sur le nucléaire et ces articles sur le site de FNE (ici :  ?) et sur l’actualité parlementaire (là : ?) le sont tout autant, certains intervenants et/ou participants validaient un peu rapidement les modèles soi-disant décarbonés, voire vantaient la propulsion électrique — vélos, voitures, transports du « dernier » kilomètre (logistique urbaine, livraisons en cœur de ville en mode électrique) et ferroviaire (comparé au diesel) — comme une énergie propre, verte, alors même qu’elle dépend à 76 % du nucléaire. Le nucléaire maintiendra ce plafond de production autour de 64 GW encore longtemps, la probable loi sur la transition énergétique le maintiendra en l’état, même si, par un magistral tour de passe-passe, il baisse en pourcentage, en tout cas en ce qui concerne notre pays.

Certes, la voiture électrique dégage moins de CO2 à l’usage, mais en produit bel et bien, de la mine d’uranium au stockage des déchets. Mais l’énergie nucléaire diffuse aussi d’autres effluents aux risques sanitaires incommensurables et engendre de redoutables calamités (autorisation de rejets de radionucléïdes des centrales dans l’atmosphère, rejets accidentels : plutonium à Saint-Laurent-Nouan, en 1980, à 210 km du Mans), combustibles, déchets radioactifs, matériaux démantelés, accidents, guerres menées pour sécuriser les approvisionnements en matières premières (dont l’uranium), pillage et gaspillage des terres rares pour les batteries et accumulateurs).

Enfin, les deniers publics sont outrageusement dévoyés pour le soutien de cette filière abusivement dite propre (voitures et bornes de rechargement), sauf à passer massivement au renouvelable, ce qui, chez nous, est loin d’être l’inclinaison actuelle. Et même à valider un subit changement de paradigme, sa mise en place requerra un bon paquet d’années. Non ! Le fissile, nucléaire d’origine fossile minéral, n’est pas la réponse au réchauffement climatique, d’origine fossile végétal !

Le programme de cette journée est ici : ?.


(1) A commander ici :  ou là : .

(2) Il n’y aurait que les sots qui ne changeraient pas d’avis ! Facile ! Après avoir outrageusement promu le diesel en France et les calamiteuses particules qui vont avec (plus que toutes les autres enseignes et plus que partout ailleurs), la marque aux chevrons change son fusil d’épaule en communiquant sur de nouvelles mobilités au travers de sa Fondation PSA Peugeot-Citroën. Une rédemption qui n’effacera pas le passé et le passif à gérer ni les pathologie et souffrances engendrées.


Photo et/ou illustration : rien pour l’instant