La pile, mon village nucléaire (St.-Laurent-des-Eaux, 17 oct. 1969 et 13 mars 1980)


17 octobre 1969 et 13 mars 1980   Saint-Laurent-des-Eaux/Nouan

La pile, mon village nucléaire : film documentaire sur une troublante remontée dans le temps d’une fille sur – feu – son père, travailleur du nucléaire à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux qui connaîtra deux des accidents majeurs de l’atome en France, et son questionnement sur cette filière n’est plus en accès libre que quelque jours (le denier étant le vendredi 21 mars 2025). Précipitez-vous !

Si, « La première victime d’une guerre, c’est la vérité » (Rudyard Kipling), la transparence, elle, est bien celle de l’industrie nucléaire.

Longtemps, pour moi, la date — du 17 octobre — est restée adossée à la répression meurtrière, par la police française, d’une manifestation d’Algérien·ne·s, à Paris en 1961. Un massacre nocturne de plus d’une centaine de victimes, par : tabassage, noyade… « couvert » par le préfet de police de l’époque, Maurice Papon. Un événement longtemps ignoré du grand public, que j’appris moi-même tard, en devenant adulte, opéré dans le contexte de « la pacification » française en Algérie avant que son contemporain euphémisme « opération spéciale » ne soit l’actualité des Ukrainien·ne·s.

C’est plus tard encore que je découvrirais que, huit ans plus tard, jour pour jour — le 17 octobre 1969 — était survenu le premier et grave accident nucléaire [1] (hors les essais nucléaires au Sahara et en Polynésie) franco-français sur le réacteur SLA1 (filière graphite-gaz, UNGG) de la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux (dans le Loir-et-Cher, désormais devenu Saint-Laurent-Nouan) aux lendemains de son raccordement au réseau. Un désastre lui aussi longtemps caché, étouffé et aujourd’hui encore, largement ignoré, qui sera suivi d’un second, plus sérieux encore, le 13 mars 1980, sur le second réacteur SLA2 de cette même centrale, tout autant dissimulé. Cette filière sera ensuite abandonnée, mais les risques persistent sur le parc actuel et celui, à venir, qu’on nous promet!

Oui ! si, « La première victime d’une guerre, c’est la vérité » (Rudyard Kipling), la transparence, elle, est bien celle de l’industrie nucléaire. Le film La pile, mon village nucléaire en est une tragique illustration.

Retrouvez ci-dessous : La pile, mon village nucléaire le quasi seul documentaire qui revient sur ces deux accidents de Saint-Laurent-des-Eaux et notamment celui de 1969, réalisé par — Cécile Delarue — fille d’un ancien salarié. Ce documentaire de 51 mn, diffusé le 21 mars 2024 sur France 3 est toujours disponible sur sur la plateforme france.tv mais, que jusqu’au 21/03/2025, ici : https://www.france.tv/france-3/centre-val-de-loire/la-france-en-vrai-centre/5773005-la-pile-mon-village-nucleaire.html.


Notes

[1] Outre ces deux accidents, de St.-Laurent, nous sommes plusieurs fois passé à deux doigts de la cata. Notamment au Blayais, en 1990 (le 27/12) à la centrale de Braud-et-Saint-Louis (Gironde). Et, on ne vous dit rien des essais nucléaires « ratés » au Sahara (dont il est fortement question ces derniers temps) et en Polynésie !