Festival Vivre autrement : étape de Saint-Maixent, avec SdN 72


Samedi 7 octobre 2023 (de 14 h 30 à 17 h 30) – Saint-Maixent, Sarthe

Cap à l’est de la Sarthe ! Loin de la foule de « Faite lire » au Mans [1]. Nul parachutage, c’est sur invitation que notre association Sortir du Nucléaire 72 a, elle aussi, participé à l’un des nombreux événements du Festival Vivre autrement [2] faisant étape à Saint Maixent, ce samedi 7 octobre.  

Avouons-le, SdN 72 n’était pas mécontent de se taper l’incruste (sur invitation…) à l’est de la Sarthe, où nous avons été peu présents jusqu’à maintenant. Ce fut une belle opportunité de faire lien, place du Logis, avec son principal organisateur et les acteurs associatifs : Terre de liens ; les Soulèvement de la Terre ; Perche mobilités ; l’Épicerie associative l’Ulfacette ; le Mouvement national de lutte pour l’environnement (MNLE), la Ligue de protection des oiseaux (LPO) , les Amis et riverains de Béner…

Concrètement

Il y a beaucoup été question — sur notre stand — de rénovation énergétique des bâtiments, de chauffage solaire thermique pour la production d’eau chaude avec nos premiers interlocuteurs qui en connaissaient eux aussi un rayon sur la question et l’ont appliqué à leurs habitations. Autant dire le « crédo » des alternatives au nucléaire et aux énergies fossiles que nous préconisons autant qu’il est possible : sobriété, efficacité… énergies renouvelables !

La transition peine à convaincre

D’ailleurs, l’une de ces dernières énergies alternatives, l’éolien, fait actuellement débat sur le territoire. Notamment le projet Ferme éolienne « Huisne et Braye », au nord, de quatre aérogénérateurs, et celui de la forêt de la Pierre, au sud, de douze machines envisagées par JP Énergie Environnement entre Coudrecieux et Montaillé [3]. Certains de nos visiteurs ont légitimement testé nos réponses aux multiples arguments de leurs détracteurs abondamment alimentés par l’organisation nationale Vent de colère. Certains recevables et les associations ont là tout leur rôle (bruit, intégration visuelle, migrations d’oiseaux et chyroptères), d’autres purement démagogiques qui reprennent et répandent des contrevérités, voire des bobards. Nous avons répondu à quelques-unes d’entre elles, mais l’absence d’une fiche « Désintox » accessible au plus grand nombre répondant à chacun des arguments dénonçant la soi-disant imposture de cette source d’énergie (loin d’être pour autant financièrement vertueuse) reste à recenser, classifier et à documenter. In fine, pour la production d’électricité (voire d’hydrogène), les énergies nouvelles, alternatives, renouvelables, vertes ou pas, sont d’abord et avant tout à confronter et à évaluer avec l’énergie nucléaire, son coût, ses risques, ses déboires, ses déchets [3], sans omettre la nature  d’une société centralisée, verticalisée, policée… qu’elle impose. À chacun d’y bien réfléchir.

Concept fourretout

Certains mythes et machinations ont décidément la peau dure ! Le fantasme récurrent de « l’énergie libre » (inépuisable, propre, quasi gratuite…) est de ceux-là et a, cette fois, encore frappé à notre porte. Cette chimère — controversée, s’affranchissant de plusieurs principes scientifiques de base et pourfendue par le monde scientifique —  de l’ingénieur et physicien américain d’origine serbe Nikola Tesla (1856-1943) [4] et largement alimentée par d’autres depuis sa disparition a, là encore, trouvé son vecteur via une personne au ton avisé et un brin suffisant. Eût-elle de telles potentialités qu’elle eût été fatalement marchandisée. De peu son contemporain, le physicien Albert Einstein (1879-1955) nous avait effectivement prévenu : « Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé. »

De la « Générale » (au théâtre) à la Première

On remercie tout particulièrement Franck Rolland avec qui nous avons été en contact et aussi tous les acteurs et bénévoles qui ont permis cet événement particulier ainsi que les nombreux autres rendez-vous de ce très dense festival (en vrac : projection du film La fabrique des pandémies, conférence sur les énergies renouvelables, marché fermier, ramarchage, balade à vélo, visites de fermes bio, repaire café, ateliers, sorties plantes comestibles). Aussi les structures et commune d’accueil (cf. programme supra). L’édition « zéro » (selon Franck) est à reconduire, on s’inscrit pour la… Première de 2024.


Notes :

[1] Salon du livre « Faites lire ! », au Mans, ex-25è heure, ex-24 heures du livre, dont les associations — SdN 72 y avait ses habitudes — ont été machiavéliquement ostracisées…

[2] Du 15 septembre au 15 octobre 2023, sur la communauté de communes de l’Huisne-Sarthoise ; Saint-Maixent est au centre d’un pied de marmite composé de La Ferté-Bernard, Connerré et Vibraye.

[3] Jean Gouhier (1925-2015), géographe, inventeur de la rudologie (du latin rudus, « décombres, masse non travaillée »), plus explicitement « science des déchets, des biens et des espaces déclassés », est natif de Saint-Maixent (décédé à Rouillon). En 1990, il a créé l’Institut de rudologie au sein de l’université du Maine. Sa devise : « Un espace dégradé est un espace rejeté, et un espace de qualité est un territoire accepté. » À méditer en territoires nucléarisés !

[4] À qui l’on doit le courant alternatif (la technique, pas le journal) et quantité de brevets, mais aussi personnage réactionnaire, misogyno-sexiste, eugéniste, à l’idéologie sociale fortement critiquable. Rien à voir avec Elon Musk, cofondateur et directeur de Tesla (aussi SpaceX, Neuralink, The Boring, X (ex-Twitter…) mais on pourrait s’y méprendre !


Visuel : organisateurs. Photo : Franck Rollland.