11 et 12 novembre 2022 : Sobriété ! Greenpeace Le Mans Sarthe s’y colle !


Vendredi 11 et samedi 12 novembre 2022  –  Le Mans

Coup de « projecteur » sur l’action de Greenpeace Le Mans Sarthe des vendredi 11 et samedi 12 novembre 2022 sur la gabegie énergétique des persistantes publicités lumineuses (et pas que…) notoirement à contre courant d’une sobriété prescrite en hauts lieux.

2022 : Macron découvre la sobriété énergétique ! Les antinucléaires (associations, ONG, partis climatistes,  environnementalistes, etc.) y incitent depuis des décennies [1]. Pourtant, toute l’action du bonimenteur en service à l’Élysée  tend à promouvoir l’excès et le consumérisme effréné : croissance, profits, PIB, productivité, publicité. Cette dernière étant encore plus visible, marquante et incitatrice quand elle est lumineuse. Pourtant, l’extinction des enseignes de magasins est obligatoire depuis 2012 entre 1 heure et 6 heures du matin pour les villes de moins de 800 000 habitants. Une obligation peu observée, souvent transgressée, presque jamais rappelée aux contrevenant·e·s et encore moins sanctionnée. Quid des immenses panneaux lumineux fixes ou tournant en boucle, voire les grands écrans vidéo-numériques (JCDecaux, Clear Channel Outdoor, Avenir Publicité…), abribus et autres « sucettes » (un nom qui évoque sans doute moins leurs formes que le réflexe de Pavlov) [2].

Depuis lurette, nous sommes nombreux a en être exaspérés, sans toujours être passés à l’acte [3]. Comme dans une bonne trentaine de villes de France, les activistes de Greenpeace Le Mans Sarthe l’ont fait, eux, dans la nuit du 11 au 12 novembre, dans le centre de la ville du Mans. « Armés » de balais-brosses et de seaux de colle (à la farine),  les pacifiques « écoterroristes » (!) ont recouvert lesdites sucettes d’un rappel par voie d’affiches à un peu de cohérence (cf. photo ci-contre, micro-pastille vidéo, là : ). Des « dazibaos », qui, pour certains, sont restés accrochés au vu et au su des accros du consumérisme jusqu’au rush du samedi après-midi.

Retrouvez, ci-dessous, le texte d’interpellation de l’ONG locale qu’elle a bien voulu nous communiquer.

Contexte politique
Avec la guerre en Ukraine et la hausse record des prix de l’énergie, l’Union Européenne s’apprête à vivre un hiver sous très haute tension
.

La France n’y échappe pas, la situation y est encore pire puisque les réacteurs nucléaires défaillent tous les uns après les autres. Aujourd’hui, c’est la moitié du parc nucléaire français qui est à l’arrêt pour cause de maintenance ou de problèmes techniques. Dans ce contexte tendu où le risque de black-out est de plus en plus probable et où les prix  démesurés de l’énergie pourraient engendrer une grave crise économique et sociale, il n’est pas seulement question de demander aux individus de faire un effort, il faut que les politiques publiques incitent les gros consommateurs d’électricité à faire preuve de sobriété, favorisent le développement des ENR et cessent la promotion des fausses solutions.

Nous avons donc décidé de prendre comme cible de cette inaction les panneaux publicitaires lumineux pour en faire l’emblème du gaspillage énergétique à l’heure où le gouvernement demande à tous ses concitoyens, même les plus précaires, de faire preuve de sobriété.

Objectifs politiques

Objectif politique principal :
Obtenir des mesures structurantes à court terme sur la sobriété, l’éolien terrestre et la rénovation des passoires thermiques.

Objectifs secondaires :
Montrer que la sobriété n’est pas une utopie ou un retour à la bougie, et même qu’elle est enviable si elle est faite de façon socialement juste et que les efforts sont répartis selon les responsabilités et les moyens.
Mettre en évidence que cette crise énergétique en France est aussi grandement due à la défaillance du parc nucléaire et à la procrastination du gouvernement en matière de transition énergétique.
Faire comprendre qu’il faut choisir entre la sobriété choisie et le rationnement forcé.

Nous demandons l’extinction des écrans publicitaires « numériques » ou « digitaux » parce qu’ils sont trop énergivores. Nous vivons actuellement une période où les économies d’énergie sont nécessaires à la fois pour des raisons climatiques (la sobriété est un des piliers essentiels de la transition énergétique) et parce que nous traversons une crise énergétique qui se caractérise par des risques de pénurie d’électricité et une forte inflation.

Dans ce contexte de crise climatique, énergétique et sociale, nous considérons que ces écrans publicitaires constituent un gaspillage aberrant.
De fait, leur suppression n’aura aucun impact sur la qualité de vie des citoyens et citoyennes.
La sobriété telle qu’elle est actuellement défendue par le gouvernement ne peut pas reposer uniquement sur des efforts individuels de la population.
La législation actuelle n’est pas du tout suffisante ! Un 1
er décret du 6 octobre propose d’éteindre les publicités lumineuses entre 1 heure et 6 heures du matin à l’exception de celles situées dans les aéroports. Par ailleurs, les afficheurs ont jusqu’à juin 2023 pour éteindre les publicités lumineuses supportées par le mobilier urbain entre 1 heure et 6 heures du matin.
Un autre décret du 17 octobre prévoit l’extinction des publicités lumineuses en cas de forte tension sur le réseau électrique (Ecowatt rouge) pour les publicités pilotables à distance (sinon à partir de juin 2023).

Conclusion :
– pas d’application immédiate ;
– des exceptions dans des lieux où les écrans sont particulièrement nombreux ;
– interdiction en dehors des heures de consommation de pointe (fin de journée) ;
– on consomme du gaz et des fossiles pour produire de l’électricité tout au long de l’hiver et pas seulement aux heures de pointe.

Au final, la baisse de la consommation va être vraiment marginale… Le gouvernement passe à côté du sujet.

                                                                                                                                             Greenpeace Le Mans Sarthe.

Sobriété, efficacité, renouvelables… on adhère et on s’y colle !


[1] « La meilleure énergie, c’est celle que l’on ne consomme pas », aurait même déclaré le chef de l’État le 5 septembre 2022, reprenant là une autre recommandation des susdits mouvements. Sauf à développer une politique en adéquation, la démagogie n’a vraiment plus aucune limite.

[2] Sans compter de nouvelles tendances comme par exemple l’affichage mobile éclairé (écrans + batteries sur véhicules propulsés), etc.

[3] L’agglomération mancelle a déjà connu un activisme voisin, notamment des « Vers luisants », un « Collectif de citoyens éclairés », (cf. l’ex-blog des Vers Luisants, ici : ) qui a multiplié les conférences de presse, informations et avertissements avant coupures chez des commerçants parfois peu amènes, voire jusqu’à quelques extinctions des enseignes les plus rétives dans la zone industrielle Nord, selon le mode opératoire propre au Clan du Néon (cf. http://clanduneon.over-blog). Le 15 avril 2011, ce même collectif s’était aussi illustré par un happening humoristique et néanmoins signifiant, via une opération de pirates baptisée « À l’abordage » de l’Île-aux-Planches (nous en avions parlé ici : ). À la moitié des années 2010-2020, lors d’une journée Alternatiba, le Collectif Antipub 72 avait également signifié sa réprobation tant de l’invasion publicitaire que du gaspillage énergétique qui y est parfois lié. Voir aussi l’article connexe sur l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels, ici : .


Illustration : Ludwine (reprise de la revue Sortir du nucléaire n° 22). Crédit photo : Greenpeace Le Mans Sarthe.