25/9/2021 : mobilisation pour la paix, le désarmement nucléaire et le climat, au Mans


Samedi 25  septembre 2021 – Le Mans, place de la République (de 14 h 30 à 17 h 30) 

À l’occasion de la « Journée internationale de la paix » (officiellement le 21 septembre) et de la Journée internationale de l’ONU pour l’élimination totale des armes nucléaires (le 26 septembre), le collectif « En marche pour la paix » de la Sarthe les a matérialisées par un rassemblement le samedi 25 septembre, de 14 h 30 à 17 h 30, place de la République au Mans (seul lieu de fixation).

Il a fallu jouer des coudes, samedi 25 septembre, pour faire notre trou, place de la République. L’esplanade accueille depuis juillet le «Jardin éphémère» de la ville du Mans [1] et ponctuellement « La ferme Naturel’Mans » [2]. Couvert clair-obscur appréciable l’été, là, l’installation a plutôt fait de l’ombre à notre manifestation et c’est bien malgré nous que notre sujet a pu refroidir l’ambiance. Malgré la promiscuité, le conflit d’intérêt (agriculteurs) et la police, on a fait le job !

S’il a été facile d’y placer nos vingt-quatre visuels (1,20 m x 0,80 m) proposés par l’Observatoire des armements (c’est là : ) apportant les derniers savoirs disponibles sur « Les armes nucléaires » (employées d’abord sur Hiroshima et Nagasaki, mais aussi leurs essais, fabrication, répartition, concepts, traités liés…), il a été plus difficile d’y être visible et identifiable, de capter les attentions, de libérer l’avis des chalands et de leur proposer d’autres éclairages. L’expo, notre banderole (« Exigeons l’engagement de la France pour le traité d’interdiction des armes nucléaires »), nos flyer et pétition (infra), combinés à la circonspection de nos porteurs de paroles, ont permis cette médiation avec les Sarthois·e·s plus soucieux du sujet, voire avisés, que l’on pouvait s’y attendre.

Au menu des préoccupations : le recentrage géopolitique international (Indopacifique, Arctique…), les rodomontades des uns et des autres, les nouvelles alliances (AUKUS : EU, Royaume Uni, Australie), les nouvelles armes (missiles hypersoniques russes, états-uniennes, japonaises…), l’intelligence artificielle mise à contribution, les nouveaux prétendants (Iran, Corée du Nord…), etc. Un sinistre inventaire qui participe de cet intérêt pour ne pas dire de nos angoisses.

Simultanément, les intervenants, Martial Château, Eric Demougin, Didier Jousse, Gérard Hallie, chacun pour l’angle spécifique de son organisation et plus globalement du collectif, ont décousu les chimères de la dissuasion nucléaire et de l’intérêt d’envisager un nouveau paradigme de sécurité.

Point sur le i d’interdiction !

En 2017 (le 7 juillet), 122 pays irrités que 9 nations « dotées » d’armes nucléaires puissent s’arroger le droit d’intimider, de menacer, voire d’utiliser les armes nucléaires qu’elles détiennent, modernisent, multiplient, malgré les conséquences humanitaires catastrophiques qu’entraîneraient leur utilisation ou un accident, ont adopté le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN). Il est entré en vigueur le 21 janvier 2020 (à la 50e ratification) et s’impose désormais à tous les États membres de l’ONU. À cette heure, 56 pays l’ont ratifié (un processus lent, mais habituel). Étourdie par son « modèle », la France s’y refuse comme les huit autres pays dotés. Ultime cynisme, elle prévoit parallèlement de dépenser 25 milliards d’euros pour la période 2019-2023, puis 6 milliards par an jusqu’en 2025 (soit 37 milliards, 14,5 millions par jour) pour son réarmement nucléaire quand des pans entiers de notre société vont à vau-l’eau (santé, éducation, social, climat). Plus que jamais, il est nécessaire d’exhorter la France, ses dirigeant·e·s (quelqu’ils ou elles soient) à signer le Traité international sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian) et à sortir de cette éculée loi du talion.

Deux voix se sont éteintes

Paul Quilès. — Les voies et les voix sont discordantes et parfois inconstantes. Impossible à ce stade de ne pas évoquer l’ex-ministre (très polyvalent) de la mitterrandie, Paul Quilès [3], décédé la veille de ce rendez-vous (vendredi 24/9/2021). Après un court passage au très régalien ministère de la défense (20/9/1985-19/3/1986), tardivement, il était devenu un fervent militant du désarmement nucléaire. Disons suffisamment durablement après ce ministère pour être audible et crédible. En mai 2016, il avait cofondé avec Bernard Norlain (général d’aviation contre l’arme nucléaire), Jean-Marie Collin et Michel Drain, « Initiatives pour le désarmement nucléaire », c’est là : . Nous ne partageons pas la même stratégie pour parvenir à ce désarmement nucléaire mais cet axe ne peut être ignoré et les arguments pour récuser la dissuasion nucléaire sont voisins et partagés. Cependant, nul n’est prophète en son parti. Au PS, il a pour ainsi dire fait cavalier seul dans cette démarche. En Sarthe, on remarque néanmoins qu’en 2017, Françoise Dubois (ex-députée) avait signé l’appel à un référendum pour que la France négocie et ratifie avec l’ensemble des États concernés un traité d’interdiction et d’élimination complète des armes nucléaires, c’est ici : (vers le bas). Plus récemment, en 2019 ou 2020, Nadine Grelet-Certenais (maire de La Flèche, alors sénatrice) avait elle aussi signé ce même projet de loi référendaire [4], notamment porté par J-M Matagne d’ACDN (de Saintes), c’est là : (vers le bas).

Julos Beaucarne. — Samedi dernier (18 septembre), le chanteur belge (wallon) Julos Beaucarne a rejoint sa Loulou. Il nous laisse évidemment cette inoubliable Lettre ouverte ,  écrite à la suite de l’assassinat de sa bien-aimée, et d’innombrables autres chansons aux textes délicats et ciselés. Pour sa mémoire, son actualité et le lien avec notre combat, nous retiendrons ce titre plus méconnu : Le fossoyeur itinérant, l’écouter ici (traduction du dernier couplet en latin : Jour de colère, jour fameux / Qui réduira le monde en cendres / Selon les oracles de David et de la Sibylle). On vous laisse chercher : Loulou, Les loups ont des têtes de mouton, Lettre à Kissinger (inoubliable 11 septembre 1973 !) Aujourd’hui encore, je ne retiens pas mes larmes.

« Allonnes en Fête » et « Concert pour la paix » avec Cali

Auparavant, le dimanche 5 septembre, le collectif avait également tenu un stand lors de la manifestation « Allonnes en fête » (face à la mairie, esplanade Nelson-Mandela et place du Mail). Avec table de presse et quelques panneaux choisis de la susdite exposition et le même flyer qui va bien (ci-dessous).

Le collectif n’était cependant pas présent, la veille, à la « Fête de la Paix », toujours à Allonnes [5], dont le format, cette année, avait été ajusté aux contraintes sanitaires. Le chanteur et bretteur déjanté Cali (accompagné au piano par Augustin Charnet) a animé la soirée et livré quelques morceaux liés à la justice, la liberté et la paix. Le cinquième prix « Allonnes Culture de Paix Yvon-Luby » [6] a été attribué à deux organisations : SOS Femmes accueil 72 (future Solidarité femmes 72) et l’Association allonnaise du juste milieu (qui gère la mosquée et distribue des repas aux plus démunis). Ces associations se partagent un chèque de 1 500 € et le diptyque sur la paix réalisé par l’artiste peintre Dady Nkanga, réfugié originaire du Congo.


Cette exposition en vingt-quatre panneaux a été acheté par le collectif local En marche pour la Paix et/ou les organisations qui le composent. Elle ne demande qu’à circuler. Elle sera probablement à Allonnes pour le troisième anniversaire de l’entrée en vigueur du TIAN (à confirmer), sans doute un temps à la fac ou encore à la Maison des citoyens à d’autres moments (les dates ne sont pas calées). Si elle vous intéresse (on peut en consulter une version martyre ici : ), n’hésitez pas à la réserver auprès des organisations du collectif.


Notes

[1] Une « forêt urbaine » (dixit la mairie) de 159 arbustes en pot (qui seront replantés ailleurs), du mobilier (banquettes, « mange-debout »), des pergolas, des brumisateurs… Elle est en place jusqu’au 24 octobre.

[2] Une mini-ferme des animaux, un marché de producteurs locaux… et les Jeunes agriculteurs (JA) pour ne pas dire la FNSEA !

[3] Paul Quilès sera tour à tour ministre de l’urbanisme et du logement (du 4/10/83 au 20/9/85) et des transports (à partir du 19/7/84) ; ministre de la défense (du 20/9/1985 au 19/3/1986, il y remplacera Charles Hernu contraint de démissionner suite à l’affaire du Raimbow Warrior, bateau amiral de Greenpeace venu perturber les essais nucléaires français mais qui sera « pétardé » par les services secrets de la DGSE en Nouvelle Zélande, tuant le photographe de l’équipe) ; ministre des postes et télécommunications et de l’espace (du 13/5/88 au 16/5/91) ;  ministre de l’équipement, du logement, du transport et de l’espace (du 17/5/91au 2/4/92) ; ministre de l’intérieur et de la sécurité publique (du 3/4/92 au 29/3/93).

[4] L’organisation d’un tel référendum requiert la proposition d’un cinquième des parlementaires (en fonction) et après recueil par voie électronique du soutien d’un dixième des électeurs inscrits. Les élections législatives ou sénatoriales rebattent forcément les cartes. Selon les consultations, d’anciens signataires (députés ou sénateurs) disparaissent, d’autres peuvent apparaître…

[5] Pour mémoire, la ville d’Allonnes adhère depuis 2017 à l’association internationale Mayors for peace (Maires pour la paix). Nous y avions consacré une page ici .

[6] Prix créé en 2017 mettant à l’honneur l’engagement d’une association, d’un collectif ou d’une personnalité ayant œuvré pour la paix et la solidarité.


Visuel, tract, photos : Collectif en Marche pour la paix.