« La comédie atomique », conférence d’Yves Lenoir


Mercredi 17 mai 2017 — Librairie Thuard, Le Mans

Ce mercredi 17 mai, SdN 72, en partenariat avec la librairie Tuard, recevait Yves Lenoir [1] pour une conférence-débat à partir de son livre La comédie atomique – L’histoire occultée des dangers du nucléaire (Ed. La Découverte).

Si nous avions un calendrier de préférence étalé sur plusieurs semaines, nous n’avions pas le choix de la date. Yves Lenoir étant retenu pour la sortie de son livre au Japon et ailleurs pour d’autres conférences, le 17 s’est imposé à lui, à nous et à la librairie Thuard ! Un mercredi — à 18 heures — chargé ! Plénière d’Alternatiba (préparation du Défi et Journée de la Transition [auquel SdN 72 sera sans doute associé]), ciné-débat Moonlight project (journée de lutte contre l’homophobie et transphobie), conférence (aussi chez Thuard, à l’étage du dessous) de Pierre Péan… [2] Du coup, nous étions peu ! Pour autant, nous avions encore beaucoup à apprendre de cet insatiable érudit ! Exposé remarquable, pas loin de deux heures et quart avec les relances et les échanges interactifs avec le public. Un puits de science, de convictions, que même le temps de sustentation — postconférence — n’arrête en aucun cas…

Bande son

Les moins « regardants » pourront « écouter » notre bande audio de la conférence (enregistrement improvisé à partir d’un smartphone et les fenêtres ouvertes aux tumultes de la ville… en cette moite journée de mai), ici : ▶ à venir.

Plan B

À défaut, nous vous proposons, ci-dessous, la recension (dont des emprunts à la quatrième de couverture) que nous avions fait de son livre à la presse (qui ne s’est pas déplacé ni n’a souhaité l’interviewer) et — partant — la trame de cette conférence.

« Les conséquences sanitaires des contaminations et irradiations atomiques produites par l’industrie nucléaire civile et militaire, en fonctionnement ordinaire ou à la suite d’accidents, sont, de façon permanente, largement sous-estimées.

Comment expliquer cette scandaleuse culture du déni des effets de la radioactivité ?

Comment les institutions qui contribuent à définir la radioprotection internationale se sont-elles mises en place ?

Quels sont les protagonistes d’un système international de protection radiologique hors norme au sein de l’ONU qui minore systématiquement les risques et dégâts des activités nucléaires ?

« Dans son livre La comédie atomique, l’histoire occultée des dangers des radiations, Yves Lenoir nous retrace, à partir d’un travail d’archives, la surprenante histoire de la construction progressive d’un système international de protection radiologique.

On apprend comment les promesses de l’énergie atomique civile ont fait l’objet dans les années 1950 d’une intense propagande au niveau mondial : non seulement cette énergie répondrait aux besoins de l’humanité mais l’usage généralisé de faibles doses de radioactivité permettra de décupler la production agricole ! Yves Lenoir révèle que les normes de protection des travailleurs de l’énergie atomique ou des populations qui pourraient être exposées après un accident nucléaire ont été définies par une poignée « d’experts », en dehors de tout contrôle démocratique.

Yves Lenoir explique leurs méthodes pour construire une « vérité officielle » minimisant les conséquences de Tchernobyl et comment ces procédés sont aujourd’hui mis en œuvre après Fukushima.

Un livre dense, riche où l’on va de découverte en découverte sur la construction progressive du système radioprotectionniste international, ses dissimulations, ses accointances avec les intérêts de l’industrie nucléaire, les motivations de ses acteurs, les péripéties de sa propagande, etc. »

Lire aussi la présentation de Xavier Rabilloud sur le site du Réseau Sortir du Nucléaire, c’est là : .

Yves Lenoir, La comédie atomique – L’histoire occultée des dangers du nucléaire, Ed. La Découverte, mars 2016, 320 p., 22 € port compris. Pour le commander à la boutique du Réseau SdN, c’est là :


Y. Lenoir sera à nouveau présent en Sarthe, le 16 juin 2017 (dès 19 heures [il est quand même sage de se renseigner]), sous la yourte des brasseurs de bière « Née Buleuse », à Ségrie, c’est là : . Propos à consommer avec excès ! Deux films seront aussi diffusés pour lancer le débat : Vassily Nesterenko, et Belrad 2015. L’espace vital étant restreint, il faut réserver ! L’association ATN (Art Terre Native) l’avait également invité à Alençon le 22 septembre 2016. Hélas, le même jour que la projection d’At(h)ome au Royal, proposée par l’association Chroma ; à regret, nous avions renoncé à nous y rendre.


[1] Retraité, Yves Lenoir a été (cf. son blog sur Le Club de Médiapart, lien plus loin) : ingénieur de recherche à l’école des Mines de Paris (1971-2010), membre du Groupe interministériel d’évaluation des options techniques pour les déchets radioactifs (1974-1975), expert du gouvernement de Basse-Saxe pour l’évaluation du projet d’usine de retraitement et de stockage de déchets de Gorleben (1978-1979), membre des Amis de la Terre (1974-1981), Membre du bureau de Greenpeace en France (1984-1987), membre du GSIEN (1975-), fondateur du Comité de liaison Tchernobyl (1988-1991), membre de la mission Rivasi sur les déchets radioactifs (2000)…

Depuis 1986, il s’emploie à faire connaître les impacts sanitaires réels de Tchernobyl et à soutenir les populations en zone contaminée. Il est aujourd’hui président de l’association Enfants de Tchernobyl Belarus (c’est là : ), créée en 2001 pour financer un organisme indépendant de protection radiologique du Belarus, l’Institut Belrad basé à Minsk.

Yves Lenoir est aussi le « superviseur » technique des publications sur le nucléaire de Corinne Lepage, qui soutient Emmanuel Macron (dont elle espère infléchir les positions sur le nucléaire [sic]), auteur de cette funeste sortie « Le nucléaire, c’est le rêve prométhéen ». Lui-même a soutenu le nouveau président :  alors même que l’équipe Macron a déjà pris ses distances avec l’échéance de 2025 de ramener le nucléaire à 50 % du mix énergétique. Nullement climatosceptique, il est néanmoins en réserve sur la — seule — responsabilité du CO2 et des gaz à effet de serre — liés aux activités humaines — dans le réchauffement climatique, cf. : La vérité sur l’effet de serre. Le dossier d’une manipulation planétaire (Ed. La Découverte 1992) et Climat de Panique, 2001, Ed. Favre.

[2] Parallèlement, la librairie Thuard recevait l’ex-Sabolien Pierre Péan, « journaliste d’initiative » (sic) pour son livre Ma petite France — Chronique d’une ville ordinaire sous l’Occupation (Sablé-sur-Sarthe), Albin Michel, 2017, 310 p. P. Péan est aussi un prolifique investigateur (une quarantaine de bouquins, dont quelques-uns écrits à quatre mains), parfois controversé. Pour notre part, nous retiendrons le pamphlet : Les deux bombes, comment la France a donné la bombe à Israël et à l’Irak, Ed. Fayard, Paris, 1982. Ouvrage réédité en 1991 sous le titre : Les deux bombes : ou comment la guerre du Golfe a commencé le 18 novembre 1975.


Photos : SDN 72 (au second étage de la librairie Thuard). Couverture de livre : capture d’écran.