Tu me fais tourner la tête… éoliennes de Tassillé (Loué)


Avril 2016 — Tassillé (Loué)

Depuis le 1er mai 2016 quatre nouvelles éoliennes [1] sont au travail à Tassillé (Communauté de communes : Loué-Brûlon-Noyen), entre les lieux-dits la Sansie et le Carrefour de la Loge. Loin de la mythique fête de Saint-Germain-en-Laye, les quatre nouvelles « grandes roues », après avoir tourné les esprits, moulinent désormais les airs.

Remember

Eolienne-TassilléPour autant, l’opposition régionale aux éoliennes ne désarme pas. Le tribunal administratif de Nantes vient même de lui donner du grain à moudre (O.-F. du 9/4/2016) en invalidant le Schéma régional éolien Pays-de-la-Loire, (arrêté du 8 janvier 2013), suite aux recours de… 22 associations (dont, certaines, des plus virulentes et manipulatrices : FED, Vent d’Anjou…).

À ce rythme, l’objectif franco-français (pourtant bien modeste, trop modeste…) de passer la capacité de l’éolien terrestre installée de 9,3 gigawatt (GW) en 2014, aux 23 GW planifié pour 2023 au Programme pluriannuelle de l’énergie (PPE), ne risque pas d’advenir de si tôt  [2] ! Sans véritable volonté politique, on savait l’annonce démagogique, confirmant qu’une promesse (Fessenheim) tout comme un texte de loi (sur la transition énergétique) n’engage que ceux qui y croient.

Bordée de chiffres et de lettres

Eolienne Tassillé 2Les dites éoliennes pointent leur « nez » à 78 m de hauteur. Avec un diamètre de rotor de 90 m, à leur solstice, les pales culminent à 123 m (des VESTAS V90 — danoises — arrivées après la mi-mars, en ayant transité par le port de Saint-Nazaire). La puissance unitaire des machines est de 2 MW. La production annuelle attendue du parc est de l’ordre de 16 millions de kWh, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 6000 personnes (hors chauffage) ou de 4 600 personnes, chauffage compris. Pour cet aberrant cas de figure — on pointe ici le chauffage électrique —, la base de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) est de 3 500 kWh/personne. Fort opportunément (si je puis dire), leur rendement optimum s’étale d’octobre à avril (70 % de la production). Enfin, le poste électrique de livraison au sol (à 900 m) marque la séparation entre le réseau privé et sa mise à disposition au publique, via le Réseau de Transport d’Électricité.

Mélimélo, d’Euros

Notre inclinaison nous porte plus volontier vers les projets citoyens et horizontaux (cf. nos voisin de Béganne, ici : ?). Là, ils sont totalement privés (le parc Belmontait l’est, mais à la marge). C’est, IEL, Initiatives et énergies locales de Saint-Brieuc qui l’a financé, pour un coût avoisinant les 10 millions d’euros « essentiellement grâce à des prêts bancaires ». La commune d’accueil et la Communauté de communes ont consenti l’implantation sans rien déboursé. Par contre, elles seront récipiendaire (à des niveaux différents) de plusieurs taxes : CFE (Cotisation foncière des entreprises), CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), IFER (Imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux) et TBF (Taxe sur les bénéfices financiers). Le Département et la Région percevront, quant à eux, un pourcentage de la taxe IFER (supra). Les agriculteurs, propriétaires ou exploitants, seront également rétribués par le maître d’ouvrage, la SARL Ferme éolienne de Tassillé, pour la location d’environ 1 500 m2 (soit un cercle d’environ 22 m de rayon) de terrain/par éolienne.

Peut mieux faire

Nous nous réjouissons évidemment de ce nouvel apport d’énergie renouvelable, à ceci prêt, que nous n’envisageons la montées en puissance des énergies alternatives qu’en diminuant au moins d’autant les capacités du parc nucléaire, ce qu’à — minima — n’a malheureusement pas validé la loi 2015 sur la transition énergétique, alors même qu’il est urgentisime d’aller plus vite et plus loin, dans le désengagement nucléaire. Hélas cette mauvaise loi, n’a fait qu’en plafonner la production (à 63,2 GW) !

Affairé à quelques photos de grutage (cf. ci-contre), dans le même temps, et tout à fait par hasard, j’ai pu écouter en partie une émission sur France Culture (de 16 à 17 h). Un de ses items étant l’éolien, avec comme exemple… la Sarthe. Parmi les intervenants, le maire de Juillé (une des trois communes avec Piacé et Vivoin d’implantation de 6 premières fermes éoliennes en Sarthe), Jean Edouard Lemasson, traitait de l’éolien et de l‘adhésion de ses concitoyens, à cette énergie. Pour preuve, selon lui, sa réélection ! D’autres, ce même week-end, vont se coaliser contre l’éolien (le nord Sarthe avec le sud-est de l’Orne), après celle du château de Ballon.


Avec ces 10 machines, la Sarthe est loin de la pôle position des départements équipés d’éoliennes. Elle est pourtant l’une, de quatre territoires, à dispenser des formations dédiées. Nous avions abordé ce paradoxe, ici : . Depuis, Le Monde a aussi consacré un article à cette singularité, c’est là : .


[1] Le terrassement, l’aménagement des voiries (dont d’anciens chemins, pour accéder aux parcelles) et les fondations, assurés par les sociétés Omexom et Eiffage (agissant pour le compte d’IEL) avaient commencé en septembre 2015. Le chantier avait repris à la fin février pour le raccordement électrique au poste de livraison situé à 900 m. L’assemblage des éléments, en avril, était assuré par le grutier Dufour (Lille). L’ensemble du chantier et la mise en route des machine à mobilisé une équipe de 15 personnes de chez Vestas. Elles sont sous un contrôle permanent à distance. Chaque machine est soumise à deux opérations de maintenance par an, impliquant, quatre à cinq jours d’arrêts, par unité.

Taupières du Jardin du Mirail[2] Qualifié par la ministre S. Royale, de « forte montée en puissance ». PPE de 5,4 GW à 18 ou 22 GW, pour le solaire photovoltaïque.


A proximité, pour les amateur d’art taupière et de « mixed border », le Jardin du Mirail (notre photo), au château du même nom, à Crannes-en-Champagne. Son propriétaire, Thibaut de Reimpré, artiste contemporain reconnu, est aussi co-auteur de trois vitraux d’exception de l’église St.-Cyr et Ste.-Juliette du village.


Photos : SdN 72.