Stand SDN 72 à la Fête de l’eau et des énergies à la Maison de l’eau du Mans


Dimanche 5 juin 2016, de 14 heures à 18 heures — Le Mans (Maison de l’eau)

Fête de l'eau Le Mans 2016Pendant que les furieux de prothèses mécaniques mégaboostées s’affairaient sur le circuit, les amateurs d’énergies renouvelables (et de simples curieux) se retrouvaient autour de cette thématique à la Maison de l’eau des Sablons (quartier du Mans). Une fan zone permanente dédiée à l’eau et aux énergies douces [1] et qui, ce jour-là, les mettait en fête.

Forces centrifuges

C’était une fin de semaine chargée pour les anti-nucléaires sarthois, de l’Ouest et bien au-delà [2]. Une petite poignée s’est quand même relayée à la table de presse du groupe SDN 72, un temps renforcée d’un militant de SNE (Sarthe Nature Environnement). Cette année, l’amplitude de cette manifestation a été réduite à l’après-midi, de 14 heures à 18 heures (à partir de 10 heures auparavant). Elle était aussi liée aux semaines européennes du développement durable (jusqu’au 26 juin). Semaines qui, au Mans et sa métropole, mettront l’accent sur l’éclairage public et les pollutions lumineuses avec la volonté d’infléchir, à la baisse, les pratiques de consommation d’énergie, l’empreinte carbone et faire des économies. Nous avons apprécié : l’exposition sur l’évolution technique des candélabres (lanterne, bec de gaz… Leds), l’atelier de réduction des pollutions lumineuses animé par les Petits Débrouillards et la vitrine sur la consommation des lampes d’éclairage (à incandescence, halogène, fluocompacte et Leds) directement lisible sur un multimètre… et son retour induit : la moins gourmande éclaire plus. Il nous faudrait aussi parler de stands amis : Énergie-Avenir, Écolieux… (cf. menu : Liens).

Arbre à palabres

Fete de l'eau Le M 2016-2Au nombre des minidébats avec les visiteurs venus à notre rencontre, nous retiendrons cet agent d’EDF, proche de la retraite, longtemps hostile aux anti-nucléaires, aujourd’hui particulièrement inquiet de la pérennité de l’entreprise eu égard à son colossal endettement (35 milliards) et sommée aujourd’hui de racheter partiellement AREVA (5 milliards, les contribuables et clients paieront le reste) après l’investissement risqué dans deux EPR en Grande-Bretagne, à Hinkley Point, et qui confirme notre inquiétude sur l’étiolement des compétences internes vérifiable tous les jours, d’après lui (sous-traitance, départs en retraite non compensés, compression d’effectifs et pression productiviste). Et la possible vente des bijoux de famille (privatisation des barrages hydroélectriques) le fait définitivement sortir de sa réserve.

En second, un octogénaire particulièrement loquace, fin connaisseur du réseau électrique local et national, complètement acquis au nucléaire, à la technicité des ingénieurs du cru et à la fiabilité de nos centrales. Bien malgré lui, il entendra quand même l’énumération des accidents notoires en France : la dispersion de plutonium qu’on retrouve aujourd’hui encore dans la Loire, un doublé en 1969 et 1980 à Saint-Laurent-Nouan, classé 4 sur 7 à l’échelle INES, avoué sur une chaîne de télévision par Marcel Boiteux, président-directeur général d’EDF à l’époque ; l’inondation de la centrale du Blayais (27/12/99), et la porosité du béton de l’enceinte de confinement de la centrale de Bugey… Puis ce sera lui qui égrènera les aléas de la filière : Three Miles Island, risques sismiques, terrorismes (drones, crashs d’aéronefs), déchets… Pas sûr, pour autant, que l’incrédule soit reparti ébranlé dans ses convictions technophiles.

M. Loyal et les gens de cirque

Mention spéciale au speaker pour la présentation de notre stand. Pondéré, une écoute bienveillante, de la fluidité et d’excellentes relances d’un « candide » particulièrement éclairé sur le sujet…

On a bien aimé aussi la Compagnie des Baladins du rire aux aphorismes Os à moelliens, dans leurs déambulations à bord d’étranges engins « vélocycliques ». Pour être assez éloigné de Jacques Tati, leur spectacle « Jour de fête » (pour jeune public) n’en est pas moins tout aussi désopilant. Extrait : « Deux olibrius […] vendent du rêve. Elle (Mlle Smile) vend des masques avec son triporteur à sourires, lui (Mister Félix) présente des tours, des machines improbables, joue quelques ritournelles. Mais les temps sont moroses : il n’y a plus de carburant pour carburer, les ressources en énergie s’afaiblissent […] Leur ingéniosité débordante amènera de drôles d’inventions, innovantes et délirantes » que les bouts de chou pouvaient découvrir dans l’entre-sort (micro-chapiteau rebaptisé ici Antre-sort), et croiser, par exemple, des énergies de mobilité (musculaire, vapeur, explosion) ingénument présentées, et aussi, au bout du bout, d’étranges colis vitrifiés, conspués à Bure ce même dimanche (cf. note).

La boutique

Tête de gondole de notre table de documentation et de presse : la toute nouvelle BD Tchernobyl, un nuage sans fin  [3]. On y voyait aussi la carte de France des INB (Installations nucléaires de base), nos badges Nucléaire, non merci !, le tout nouveau Flamanville 2016, très prisés des minots aux plus anciens, et enfin le programme du rassemblement anti-nucléaire de Flamanville (cf. intra). Un départ en bus du Mans est prévu !

Matinale

Le matin, une équipe de SDN 72 avait aussi distribué le nouveau dépliant sur cette manifestation à Flamanville des 1er et 2 octobre, au départ des deux bus pour le rassemblement et défilé de la France insoumise, place Stalingrad à Paris. Un dépliant au visuel et à l’appel déjà connus de quelque-uns, enrichi du programme détaillé de ces deux jours.


[1] Nous avions abordé ce bel endroit, réceptacle de trois sources d’énergies renouvelables — solaire, éolien, hydroélectricité — qui se donnent à voir à la Maison de l’eau, ici :   ?, à l’occasion de la précédente fête de 2014 (c’est une biennale, elle alterne avec celle des « Petites bêtes »). Nous n’y reviendrons pas. En bonus, consultez aussi cet autre article, plus complet, sur la production électrique à partir de la roue à aubes, c’est là :  ? .

[2] La veille, la Coordination anti-nucléaire de l’Ouest (CAN Ouest) et la Coordination anti-nucléaire ligérienne, en gestation, tenaient réunion chacune de leur côté : à Saint-Lô pour l’une, à Blois pour la seconde, c’est là :  ?. Le dimanche, d’autres protestaient à Bure (à la limite des départements de la Meuse et de la Haute-Marne) contre le projet CIGéo (Centre industriel de stockage géologique), poubelle nucléaire pour être plus explicite. Et on ne vous dit rien de ceux qui avaient choisi la Rando-fermes de Saint-Aubin-de-Locquenay à Moitron-sur-Sarthe, de la Confédération paysanne, ou du rassemblement et défilé de la France insoumise à Paris.

 [3] Edité par l’Association française des malades de la thyroïde, c’est là : .


Bloc gnomoniqueGnomon ? À proximité, une autre curiosité solaire méconnue vaut le détour (cf. nos photos), dans le parc de l’abbaye de l’Epau (côté abbatiale) : l’exceptionnel bloc gnomonique (art de concevoir et de tracer des cadrans solaires). Cette sculpture en pierre de taille, qui ornait jadis le jardin du château de la Groirie, à Trangé, compte Pupitre bloc gnomoniquepas moins de trente-deux cadrans solaires, ce qui en fait la seconde de ce genre en France. Le Sarthois Michel Lalos (ancien maire de Ballon) est un spécialiste de gnomonique et l’organisateur du séminaire de la discipline qui s’est tenu au Mans, du 29 avril au 1er mai 2016. Son blog est ici : .


Photos : SDN 72.