ALTERNATIdéBA : « Le nucléaire ne sauvera pas le climat » à la librairie Thuard, au Mans


Mardi 22 sept. 2015, à 18 h — librairie Thuard, au Mans

affichette-alternatidébatÀ la suite de la journée-agora Alternatiba (samedi 19 sept. cf. ici : ) et en perspective de la COP 21 (Conférence sur le climat, début déc. 2015), le collectif propose également quatre autres rendez-vous (et probablement plus) les mardis et samedis suivants, à la librairie Thuard et à la Maison des citoyens, au Mans (1).

Le premier intervenant à inaugurer ce cycle des ALTERNATIdéBA était Martial Château, de Sortir du nucléaire 72, également administrateur du Réseau du même nom (2). Le thème de la conférence était : « Le nucléaire ne sauvera pas le climat ».

CO2 mon amour

aff-alternatiba-le-mans-2015C’est à ce travail de démystification que s’est attelé Martial Château. Impossible de reprendre ici son exposé. Pour être hyper (trop) synthétique mais néanmoins centré sur le sujet, rappelons qu’EDF (avec feu Areva) a pour éléments de langage l’absence d’émission de CO2 du nucléaire. Qu’au gril des plus curieux, elle leur concède 16 g par kWh… comme les éoliennes. Qu’elle est sponsor et partenaire de la Cop 21 et qu’elle entend communiquer (et communique déjà) à l’occasion de ce sommet de Paris sur cette pseudo-sobriété de l’atome en CO2 pour le recrédibiliser et le redynamiser en France, notamment pour le renouvellement du parc français vieillissant et en être la vitrine à l’exportation.

Mais en ne retenant uniquement que les émissions des centrales, nos dits communiquants omettent volontairement et abusivement de comptabiliser les gaz à effet de serre émis lors des différentes étapes nécessaires au fonctionnement de l’industrie nucléaire, en amont et en aval de celle-ci (extraction de l’uranium, fabrication du combustible, opérations de traitement des déchets, « gestion » transport et stockage de ceux-ci, etc.). Même l’AIEA, Agence internationale de l’énergie atomique (pourtant pour sa promotion), ne lui attribue pas d’émissions nulles. Par contre, une synthèse de 103 études non partisanes, elle, retient une estimation médiane de 66 g/kWh.

Déclinisme 

La part du nucléaire dans la production d’électricité mondiale atteignait 17 % au début des années 2000, 13,5 % en 2011 et juste un peu plus de 10 % actuellement (2015). La catastrophe de Fukushima (mars 2011) n’est donc pas la seule explication à son effondrement, mais le prolonge ! Les réacteurs actuellement en construction (Chine, Inde…) additionnés à ceux en projet (beaucoup sans garantie réelle d’aboutir) sont loin de compenser ceux qui devront fermer dans la décennie à venir (environ un sur deux des 442 réacteurs en service dans le monde a dépassé les trente ans d’âge, pour lequel ils ont été conçus).

Énergie primaire et au final ?

L’énergie nucléaire ne produit que 4,8 % de l’énergie primaire mondiale et seulement 2 % d’énergie finale (celle véritablement consommée). Un différentiel (entre l’énergie primaire et finale) dû aux opérations de conversion et de transport de l’énergie. On le voit, pour que le nucléaire contribue de manière déterminante à la diminution des gaz à effet de serre, le nombre total de centrales devrait augmenter de manière spectaculaire, ce qui est techniquement et économiquement non seulement totalement improbable mais aussi impossible. Même à imaginer le doublement  du parc  mondial des centrales, le nucléaire ne pourrait donc jouer qu’un rôle marginal dans la limitation du réchauffement climatique. 

De plus, il produit quantité d’autres déchets qui seront autant de casse-têtes pour les générations à venir.

… c’est regarder ensemble dans la même direction

Alternatidébat 3Nous n’avons repris, ici, que quelques éléments distillés par Martial Château ce soir-là, démontrant que « le nucléaire ne peut, en aucun cas, être une solution à la crise climatique ».

Une bonne quarantaine de personnes ont assisté à cet exposé et participé au débat. On ne les a pas toutes interrogées, mais à la sortie, l’assemblée paraissait plutôt dubitative sur la pertinence du nucléaire comme alternative au réchauffement climatique, voire d’une écoute bienveillante aux propositions de sortie. Bienveillance n’implique pas une totale adhésion ni un passage à l’action, mais au moins un questionnement et la quête de réponses sorties de la bien-pensance.


Prévu pour une heure, l’exposé et les échanges se sont prolongés durant une heure quarante-cinq. Juste le temps de rejoindre le cinéma Pathé où le tout nouvel ouvrage Hommes en Sarthe, acteurs de leur temps était présentés ce soir-là par ses auteurs, Sylvie Granger et Serge Bertin (3). Parmi ces 120 portraits d’hier et d’aujourd’hui, Denis Lefranc, de Paligloo (et notre ancien trésorier), dont le public d’Alternatiba a pu apprécier la structure sur la place de la République du Mans, le samedi précédent. Sur notre site, Paligloo, c’est là : , et Alternatiba, ici : .


À la suite de celle-ci, trois autres conférences-débats seront proposées (et le programme n’est pas clos). Evidemment, nous vous recommandons d’en être les auditeurs et débatteurs avisés. Au programme :

— samedi 26 septembre : Découvertes de jardins partagés : le jardin partagé des quartiers Sud et le jardin du Labo.
— mardi 29 septembre : Pourquoi nous est-il difficile de changer nos pratiques de consommation ? Avec Bernard Lemonnier et Camille-Sincholles du Plessis (tous deux psychothérapeutes).
— samedi 3 octobre : Gardons la dynamique : la transition ici et maintenant. Quelle suite donner à Alernatiba.


(1) Le mardi, à 18 heures, à la Librairie Thuard, 24 rue de l’Etoile au Mans (à proximité du square des Ursulines). Tél. 02 43 82 22 22. Courriels : info[@]thuard.fr  Site : .
Le samedi à partir de 9 h 30, à la Maison du citoyen, place des Comtes-du-Maine, au Mans. Alternatiba Le Mans, c’est là : .

(2) Regroupement de 933 associations et 60 000 personnes visant la sortie du nucléaire. C’est là : . Contact par mail de SDN 72 : sortirdunucleaire72@orange.fr.

(3) Également coauteurs de Femmes en Sarthe, actrices de leur temps, aux éditions Libra Diffusion, 23,50 €.


Photos et affiche sur la conférence : SDN 72 (photo partielle de l’assistance). Seconde affiche : Alternatiba.