« Libres », le film de Jean-Paul Jaud aux Cinéastes (Le Mans)


 Mardi 24 mars 2015 — Le Mans, les Cinéastes

aff-film libres de JP JaudSeuls les plus informés et les plus disponibles ce soir-là ont pu assisté à l’unique projection du nouveau film de Jean-Paul Jaud, « Libres », le mardi 24 mars, dans le cadre des soirées projection-débat (1) des Cinéastes. Une soirée à l’initiative d’Info-Bio, soutenue par la librairie Thuard et la coop bio le Fenouil.

Soixante-quinze à quatre-vingts quasi inconditionnels de Jean-Paul Jaud sont venu goûter son nouveau documentaire (2). Si nous ne sommes pour rien dans cette soirée, nous en avons toutefois fait la promotion à notre liste de sympathisants, eux aussi bien présents lors de cette rencontre avec le réalisateur.

Ci-dessous, la reproduction du synopsis de Libres emprunté au site J + B Séquences, c’est là : .

Synopsis : « Été 2014, France. Joseph et ses amis passent leurs vacances dans une ferme bio pour suivre un stage « Musique et Nature ». Ces enfants ignorent qu’à quelques kilomètres de là, 4 des 58 réacteurs nucléaires français risquent de réduire à néant leur liberté.

Japon. Hiroto et Nagomi vivent à 20 km de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, loin de leur pays natal. Avec une infinie tristesse, ils regrettent ces étés passés avec leurs amis en toute liberté, dans cette nature devenue aujourd’hui hostile. Il reste à ces enfants exilés le ciel azur, la musique et la poésie pour survivre à la folie d’adultes qui ont hypothéqué leur avenir.

Danemark, île de Samsø. Emannuel, Niklas, Noah, Sofus et Victoria vivent insouciants et libres. « L’île de l’énergie » est pour eux un espace sacré où ils pourront s’épanouir en toute sécurité, au cœur d’une nature généreuse, préservée grâce aux énergies renouvelables, confiants pour leur futur quotidien.

C’est ici que commencent pour ces enfants un parcours initiatique sur les énergies renouvelables. Grâce à des adultes soucieux de leur construire un futur durable, ils vont partager de merveilleuses expériences éducatives, musicales et poétiques, et découvriront que leur liberté est intimement liée à la transition énergétique. »

Un film réussi et positif, plein de poésie, au propre comme au figuré, frivole et grave à la fois. Avec du temps pour l’alacrité et laaff-libre-film-jp-jaud-infobio jovialité des teen ager qui le dispute à la responsabilité et la culpabilité des adultes, de leurs choix et laisser faire, de leur responsabilité politique (en et post fonction, ou pas) et des revers. Un film qui donne envie de redevenir acteur de sa vie et de son avenir. LIBRES !

Nos enfants et les enfants de… auront à gérer l’héritage laissé par nos générations nucléairophiles (démantèlement des centrales et arsenaux nucléaires [bombes, sous-marins], gestion des déchets, mines, etc.). Un fardeau déjà bien lourd à porter et à gérer pour la nuit des temps. Avant que nous ne soyions dans la componction générationnelle (cf. Libres, repentances d’un vieillard à un adulescent, de l’ex-président japonais…), il est encore temps, mais urgent de se mobiliser avant que nos descendants n’aient, en plus, à gérer le post-accident ! L’hypothèse d’une « faute inexcusable » (réf. amiante), d’un « Nuremberg nucléaire », en tout cas d’une responsabilité collective partagée dont nous ne pourrons nous exonérer, pointe à l’horizon.

Tous les comportements vertueux participent évidemment de ce combat. Le débat allait surtout dans ce sens : frugalité énergétique, lâcher les groupes bancaires finançant le nucléaire, choix d’un fournisseur garantissant une énergie ni nucléaire ni carbonée (Enercoop plébiscité), etc. Une cohérence moins évidente qu’il n’y paraît : le film est aussi, en partie, financé par la fondation Nicolas-Hulot, elle-même en partie financée par EDF. Quant à nous, nous souhaitons accélérer la sortie du nucléaire par une mobilisation consciente, large et déterminée.

Ce film, didactique en diable, est à recommander aux moyens comme aux grands. On espère évidemment le revoir au Mans. Sinon, il sera disponible en DVD (dans les quatre mois) et en salle, au prix de 90 € pour un établissement scolaire (sans limite de classes et de projections) et les associations, ou libre de projection moyennant une participation de 3 € par élève ou spectateur. Il a aussi été cofinancé par des fondations, des associations, la Nef, et la post-production par des financements citoyens.

Le site de Jean-Paul et Béatrice Jaud, c’est là : .


(1) Les soirées projection-débat, du 5 au 24 mars, accueillaient trois autres réalisateurs (5 mars, J-Ch. Hue pour Mange tes morts, samedi 7, L-J Petit pour Discount, vendredi 13, R Coudray pour j’demande pas la lune, juste quelques étoiles).

(2) Les autres films de Jean-Paul et Béatrice Jaud : sur les pesticides « Nos enfants nous accuseront » (2008) ; sur les initiatives positives pour la planète, « Severn, la voix de nos enfants » (2010) ; sur les OGM et le nucléaire, « Tous cobayes » (2012), invité par Stéphane Hervé (d’Infovie Bio), Martial Château (président de SDN 72) avait participé au débat avec J-P Jaud le 29 janvier 2013, c’est là : . Idem pour Thierry Pradier, pour ce même film, pour l’association Stop OGM (mais aussi membre de SDN 72), le 11 octobre 2013, c’est ici : .


Illustration : affiche du film, copie d’écran. Affiche annonçant l’événement : Infovie-Bio.