Marcel-Pierre Cléach, Sénateur de la Sarthe, nucléocrate investi…


Années 2010 — M.-P. Cléach, sénateur, mais pas que…

Marcel-Pierre Cléach est membre du groupe UMP au Sénat (un parti invariablement pro-nucléaire au fil du temps, y compris, bien évidemment, quand il était antérieurement RPR), élu sénateur en 1995, puis en 2004. Il a aussi été nommé fin, décembre 2012, membre du Comité d’orientation des recherches de l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. C’est là (à la 5e ligne du paragraphe « désignations à l’IRSN ») : . Des personnalités en réserve sur le nucléaire peuvent également être désignées à ce comité auquel il faut candidater. Avec celle du sénateur Cleach nous sommest édifiés.

Quelques mois plus tard, et seulement quelques jours après la chaîne antinucléaire de Paris (20 000 participants)  — et juste avant le débat sur la transition énergétique qui doit déterminer les moyens de réduire de 75 % à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité —,  le JDD (Journal du Dimanche) publiait un rapport confidentiel de l’IRSN exhumé des années 2007 estimant qu’en cas d’accident nucléaire majeur en France, cela lui coûterait jusqu’à 5.800 milliards d’euros !… 

Extraits : Le JDD dévoile des estimations inédites sur les conséquences d’un accident majeur. En 2007, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) avait évalué une série de scénarios catastrophe sur la centrale de Dampierre, dans le Loiret. Dans ce rapport (…) le coût du « cas de base » atteint 760 milliards d’euros. Celui d’une situation extrême s’envole au niveau pharaonique de 5.800 milliards, l’équivalent de trois années de PIB. (…) Pourquoi de telles différences ? Patrick Momal, économiste à l’IRSN, est l’auteur des deux rapports. Embarrassé, il explique que le chiffre de 430 milliards correspond à un « cas médian » de rejets radioactifs comme ce fut le cas à Fukushima. L’estimation de 2007 correspondait davantage au modèle de Tchernobyl, où les rejets avaient été plus nombreux. D’ailleurs, « en actualisant les calculs, le cas de référence de 760 milliards augmente à 1.000 milliards », explique-t-il, en raison de l’impact sur les exportations et le tourisme. « Mille milliards, c’est ce que Fukushima coûtera au bout du compte », estime pour sa part Jacques Repussard. Le rapport de 2007 est en cours de réévaluation et sera rendu public dans le courant de l’année. « Les conclusions très fortes de l’époque sont restées les mêmes, voire renforcées », juge Patrick Momal.
L’article complet est là : .

Quatre-vingt-dix millions de personnes touchées.
La facture de 5.800 milliards illustre les conséquences colossales d’un accident très improbable mais pas impossible. « Il y a un coût social astronomique dû au grand nombre de victimes », explique le rapport. Dans ce cas extrême, cinq millions de personnes doivent être évacuées sur une zone de 87.000 km², équivalant à la superficie des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées réunies. L’évacuation, le relogement, la décontamination des sols mais aussi le traitement des déchets coûteraient 475 milliards d’euros.
Le plus lourd tribut découle de l’impact économique sur la zone contaminée au césium 137, où habitent 90 millions de personnes. Une région de 850.000 km², qui correspond à la superficie de la France et de l’Allemagne. L’indemnisation des agriculteurs, des salariés, des entreprises, mais aussi les coûts environnementaux et les dépenses de santé explosent à 4.400 milliards d’euros. Son auteur nuance : « C’est un coût social, mais les victimes ne seront pas nécessairement indemnisées. » (…)

Cynisme total ! Comment un homme — sensé — même si ce rapport le précède, et qu’il n’en est pas l’auteur, peut-il être nommé à cette instance, l’IRSN, envisager, chiffrer froidement, de telles catastrophes à l’échelle que l’on envisage ici, et appartenir à un groupe politique foncièrement, historiquement, indécrottablement pro-nucléaire ? Il est vrai qu’on peut « indemniser » quelques individus (cf. plus loin) et encore très difficilement, mais là, c’est clair, à une telle échelle, on n’indemnise plus, c’est aussi ce qu’on voit à Fukushima. Ces gens seront-ils comptables des accidents à venir ?  La pièce « l’Impossible procès » aborde ces questions !

Marcel-Pierre Cléach est aussi membre de la Commission consultative de suivi des conséquences des essais nucléaires.
A la suite de l’élection de Jacques Chirac à la présidence de la République française (1995-2007)  Marcel-Pierre Cléach, lui, devient sénateur RPR, le parti présidé par JC. Deux mois plus tard, Chirac relance les essais nucléaires souterrains en Polynésie. Pas moins de six ! Soit deux cent dix au total avec les essais aériens ! Avec votre assentiment, M. Cléach !

L’Association nationale vétérans victimes essais nucléaires (ANVVEN) devra lutter une dizaine d’années pour faire reconnaître les pathologies liées à l’exposition aux essais nucléaires effectués par l’État français au Sahara et en Polynésie et aboutir à la loi Morin (5 janvier 2010 décret d’application le 23 juin) et obtenir des réparations. Des dégâts physiques, écologiques, géologiques… qu’il aurait mieux valu s’épargner, M. Cléach, et qu’une compensation financière n’efface pas !

Depuis 1996, la France poursuit la mise au point de ses armes apocalyptiques par un programme de simulation, grâce à trois outils de radiographie à rayons X Airix, les supercalculateurs TERA-10 et TERA-100, le laser Mégajoule, développés par le CEA.

Aux dernières élections sénatoriales Marcel-Pierre Cléach ne s’est pas représenté. Son mandat à prit fin le 30 septembre 2014.


Photo et/ou illustration : sans pour l’instant. Coupure de presse : Ouest-France du 26/12/2012.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hiroshima