Turbines hydroélectriques en Mayenne


2013-2015  Mayenne

Anciennes turbines à typhon sur la Mayenne

turbines-siphonTout près de chez nous, aux confins de la Sarthe et du Maine, la Mayenne (la rivière) offre ses anciens chemins de halage aux passionnés de randonnées à pied et à bicyclette. 80 km (voire plus) qui n’ont rien à envier au canal de Nantes à Brest, l’Ille et Rance, etc. mais que nous n’avons, hélas, que très partiellement sur nos bords de Sarthe. Le parcours est évidemment clairsemé de pittoresques écluses fleuries, mais aussi de barrages, dont certains — vingt-quatre en tout — sont équipés de turbines hydroélectriques raccordées au réseau ERDF. Dix-sept appartiennent à la SHEMA (Société hydraulique d’études et de missions d’assistances) — filiale d’EDF — et représentent une puissance maximale de 3.6 mW. À ma connaissance, il n’y en a pas en Sarthe employant cette technique différente de celle des moulins (ex : à partir de la roue à aubes à l’usine des eaux du Mans et de turbines au moulin du Gord de Noyen). Une importante crue dans les années 1980 avait détruit plusieurs des anciens groupes « siphons » implantés dans les années 1960. Ces machines placées dans l’axe migratoire des anguilles n’étaient pas non plus sans poser d’énormes problèmes pour leur survie (en montaison comme en avalaison) et, du coup, pour leur reproduction.

16 nouvelles turbines dites « ichtyophages »

Nlles turbines sur la MayenneElles sont aujourd’hui en cours de remplacement par des turbines « ichtyophiles » (1), et aussi plus discrètes et silencieuses, selon… leur concepteur MJ2 Technologies. L’hélice classique de la turbine est remplacée par une grande roue de 3 à 5 mètres de diamètre, inclinée à 45° et possédant une très faible vitesse de rotation (34 t/mn). Cette turbine permet de produire de l’énergie avec de très faibles vitesses d’écoulement (moins de 2 m/s).
D’ici à 2015, seize turbines vont être installées sur les barrages de la Mayenne. Coût : 14 millions d’euros « seulement… » parce que les pertuis sont déjà aménagés, entièrement financés par EDF et réalisés par sa filiale Shema. Le conseil général, propriétaire des barrages, a donné son accord à EDF pour produire de l’électricité sur ces sites pendant quarante ans, pour rentabiliser son investissement.
Selon le débit de la rivière et selon les années, l’ensemble des centrales hydroélectriques couvrira 1 % de la consommation énergétique de la Mayenne (0,3 % aujourd’hui). D’ici à 2020 (nous sommes en 2013), le département veut couvrir 23 % de la consommation d’électricité des Mayennais à partir d’énergies renouvelables (entre 5 et 7 % actuellement), en passant de 22 à 80 éoliennes (soit 17 %), la méthanisation (3 %), la cogénération issue des déchets (de 2 à 2,5 %).

Du turbin dans la turbine

Le département de la Mayenne ne démérite pas dans le domaine de l’hydroélectrique. En tout cas, là, son voisin à tout à lui envier… Et pour s’équiper, ce sera peut-etre bientôt aussi la porte d’à côté. Depuis quelque temps, une usine de fabrication de turbines hydroélectriques sur l’ancienne fonderie SGF [devenu Pebeco en 1989] désaffectée de Port-Brillet est dans les tuyaux (fonderie du même groupe que celle de Sainte-Jamme-sur-Sarthe, fermées toutes les deux respectivement en 2011 et 1985). Un cabinet international de conseil en innovation, que Jean-Alain Esclafer de la Rode codirige, envisage d’y produire 700 hydroliennes par an… pour le compte de High spin licensing. Fiable ? Aller au turbin pourrait bientôt se mettre au féminin pluriel pour plusieurs dizaines de salarié.e.s, dès 2014 pour les premier.e.s. Quand on dit que le renouvelable crée des emplois !


Un article de l’Usine Nouvelle sur les turbines MJ2, c’est là :. Le remplacement des anciennes turbines EDF à typhon par des machines MJ2 plus performantes, en Mayenne, dans Ouest-France, c’est là : . Les anciennes centrales à typhon, c’est là : .


(1) « Amies » des poissons ! Qui préserve (épargne) plus la ressource halieutique.


Plus en aval de la Mayenne, à Chenillé-Changé (Maine-et-Loire), allez découvrir un moulin fortifié — rare — toujours en fonctionnement, avec sa roue à aubes de 7 mètres de diamètre, ses 145 poulies, 470 mètres de courroies, et… sa turbine hydraulique ! On trouve aussi un moulin fortifié en Sarthe, à Luché-Pringé, dit de Mervé.


Photos (provisoires) : anciennes turbine à siphon et nouvelle turbine MJ2 — non posée — copie d’écran du site (perdu) !